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Comment mieux financer le développement du Rwanda ?

Dernier numéro: 
  • July 2015


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LES POINTS MARQUANTS
  • La 8ème édition du rapport consacré à l’économie rwandaise se penche sur le secteur financier, son impact sur les recettes publiques et son rôle en faveur de l’inclusion
  • Ce rapport explore plusieurs solutions pour aider le Rwanda à renforcer sa croissance économique
  • La diversification du secteur financier renforcera l’économie tout en profitant à davantage de Rwandais

KIGALI, 15 juillet 2015 – Un secteur financier solide et diversifié permettra au Rwanda de se passer progressivement de l’aide extérieure et de financer son développement. Il pourra aussi profiter à davantage de Rwandais. C’est ce qu’indique un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale.

La huitième édition du rapport consacré à l’économie rwandaise, intitulée en anglais Financing Development: The Role of a Deeper and More Diversified Financial Sector, explore des stratégies qui pourraient favoriser l’expansion d’un secteur financier efficace, solide et inclusif, à même d’aider le pays à mener à bien son plan de développement.

« En dépit de tendances économiques défavorables au niveau international et local, les projections de la Banque mondiale restent optimistes : au Rwanda, la croissance devrait ressortir à 7,4 % en 2015 et à 7,6 % en 2016 », indique Yoichiro Ishihara, économiste principal à la Banque mondiale. « La mise en place d’un secteur financier stable, solide et efficace contribuera à la réalisation de l’objectif fixé par le gouvernement, qui consiste à transformer le pays en une économie à revenu intermédiaire d’ici 2020. »

Suite à la baisse de l’aide étrangère en 2012, l’économie rwandaise a enregistré des performances supérieures aux attentes : de 4,7 % en 2013, la croissance du produit intérieur brut (PIB) est passée à 7,0 % en 2014. Cependant, même si la modernisation du secteur financier avance à grands pas, le manque d’ouverture aux investissements extérieurs et le volume anémique des exportations risquent de compromettre ces progrès.

Par ailleurs, de récents problèmes budgétaires viennent brouiller les perspectives économiques du Rwanda. Un certain nombre de facteurs négatifs, notamment le faible ratio recettes fiscales/PIB, la forte dépendance vis-à-vis d’une aide étrangère en diminution et le creusement du déficit du compte courant (passé de 7,4 % du PIB en 2013 à 11,8 % en 2014), freinent l’essor économique du pays.  C’est dans ce contexte que le rapport de la Banque mondiale recommande l’instauration d’un secteur financier solide, stable et diversifié pour soutenir le développement du pays.

Le Rwanda a investi dans son développement économique, mais ne s’est pas doté de secteurs marchands dynamiques en mesure de soutenir les exportations (produits agricoles, manufacturés ou miniers). Le niveau élevé des investissements publics et la faiblesse des recettes d’exportation accentuent la dépendance à l’égard des financements extérieurs, c’est-à-dire essentiellement vis-à-vis de l’aide. Néanmoins, les mesures destinées à diversifier et à renforcer les institutions et les investissements du secteur financier vont stabiliser la croissance économique positive du Rwanda et continueront à faire reculer le taux de pauvreté, lequel devrait tomber à 54 % en 2016, contre 63 % en 2011.

« Un secteur financier stable crée les conditions nécessaires à la réalisation de tous les objectifs stratégiques de l’État, en particulier sur le plan du développement social et de la gouvernance », explique Carolyn Turk, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Rwanda. « Les mesures énoncées dans le rapport peuvent accélérer l’expansion du secteur financier au Rwanda, ce qui est essentiel au financement du développement et au maintien de la forte croissance économique du pays. »

Le rapport formule en effet plusieurs recommandations pour la mise en place plus rapide d’un secteur financier efficace, solide et inclusif au Rwanda :

  • Constituer un marché régional intégré, afin de permettre aux entreprises locales d’accéder aux marchés financiers et à des financements sur le long terme. À cette fin, le Rwanda et le Kenya ont récemment relié électroniquement leurs places boursières.
  • Soutenir les institutions qui facilitent le financement local et le recours à l’emprunt extérieur, notamment via l’émission de titres obligataires, et l’accès aux marchés des capitaux internationaux.
  • Encourager les investisseurs institutionnels, tels que les fonds de pension et d’assurance, à investir dans des projets de long terme. L’agence rwandaise de sécurité sociale (Rwanda Social Security Board) est la principale source de ce financement à long terme.
  • Renforcer la capacité du système bancaire à intégrer la population qui n’est pas encore bancarisée,  favoriser l’inclusion et profiter in fine des économies d’échelle.
  • Bien comparer les coûts et avantages de l’emprunt, tout en tenant compte du risque de change lié à une dette en devises.



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