Née il y a soixante ans, la collaboration de la Banque mondiale avec le Rwanda a contribué à la transformation économique du pays, y compris à sa reconstruction après le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. Ses financements pour des opérations d'investissement et de soutien budgétaire se sont élevés à 9 milliards de dollars, en faveur de différents secteurs : capital humain, infrastructures, agriculture, résilience et développement du secteur privé, notamment. Les ressources de l'IDA et les services d'analyse et de conseil ont eu un impact considérable sur le développement. Voici un aperçu des résultats obtenus :
Secteur énergétique : Au cours des 15 dernières années, le secteur énergétique du Rwanda s'est profondément transformé et la Banque mondiale a joué un rôle fédérateur et financier essentiel, en fournissant plus d'un milliard de dollars de crédits, de dons et d'assistance technique au secteur. Ces interventions ont contribué à :
- raccorder 3,2 millions de personnes à l'électricité, après que 358 000 ménages ont pu accéder au réseau électrique et 360 000 autres à des systèmes hors réseau ;
- produire 61 mégawatts (MW) d'hydroélectricité grâce à de nouvelles infrastructures, auxquels s'ajouteront bientôt 10 MW, avec la remise en état d'une centrale hydroélectrique existante grâce à un financement de la Banque mondiale ;
- connecter 100 % des grandes et moyennes entreprises à un système avancé de relevé des compteurs, pour une facturation précise et rapide et des données de consommation en temps réel, avec à la clé une réduction de 3,39 % des pertes commerciales ;
- donner accès à 120 000 ménages à des modes de cuisson propres ;
- renforcer les réseaux de transmission à haute tension, ce qui se traduira par une plus grande stabilité et une réduction des fluctuations de tension et assurera la connectivité avec d'autres pays, faisant ainsi progresser le programme d'intégration régionale.
Agriculture : Au cours des trois dernières décennies, la Banque mondiale a fourni au Rwanda 1,6 milliard de dollars de crédits de l'IDA et 257 millions de dollars sous forme de dons, ainsi qu’une expertise technique et des données, en vue d'améliorer les pratiques agricoles, la productivité et les moyens de subsistance des agriculteurs, ce qui a permis d'obtenir des résultats notables :
- 18 000 hectares de marais et de collines ont été réhabilités et valorisés grâce à des technologies et des systèmes d'irrigation à petite échelle ;
- 61 000 hectares de collines en terrasses et des technologies de gestion des terres ont permis de lutter contre l'érosion et d'améliorer la productivité des agriculteurs ;
- 49 associations d'usagers de l'eau ont été créées pour assurer le fonctionnement et l'entretien durables des systèmes d'irrigation.
- Le projet d'intensification de l'agriculture durable et de sécurité alimentaire (SAIP), qui s'est achevé en août 2024, a bénéficié à 46 000 ménages agricoles, soit environ 229 000 personnes.
Développement du capital humain : Grâce à un engagement remarquable en faveur du développement du capital humain et au soutien de la Banque mondiale, le Rwanda poursuit des réformes successives dans les domaines de la protection sociale, de la santé, de la nutrition et de l'éducation. Ces investissements ont des conséquences réelles sur la vie des habitants sur l’ensemble du territoire, en particulier les femmes et les enfants.
Éducation : Depuis 2017, u cours des sept dernières années, le secteur de l'éducation au Rwanda a bénéficié d’un soutien de l’IDA à hauteur d’un milliard de dollars de crédits et de 65 millions de dollars de dons, auxquels s'ajoutent l’apport d’une expertise technique et de données, le tout au bénéfice de la croissance du capital humain. les investissements de la Banque mondiale ont permis de :
- créer 22 000 nouvelles salles de classe, ce qui a permis de décongestionner les écoles ; et réduir les longues distances que les élèves doivent parcourir. Co-financement à hauteur de 50 % par le gouvernement du Rwanda sur une période de deux ans (de 2019 à 2021).
- améliorer le ratio d’élèves par classe pour le faire passer d'une moyenne de 73 (2019) à 56 (2021) ;
- construire 31 000 toilettes séparées pour les garçons et les filles et faire bénéficier les élèves d’installations sanitaires améliorées ;
- donner à 2 millions d'enfants âgés de 5 à 14 ans l'accès à une école à moins de 2 km de leur domicile (auparavant, 68 000 enfants devaient parcourir entre 5 et 7 kilomètres à pied pour se rendre à l'école) ;
- améliorer l'accessibilité pour les élèves en situation de handicap ;
- renforcer les compétences des enseignants ;
- améliorer la qualité des apprentissages et les acquis scolaires, avec 37,5 % des élèves de troisième année qui atteignent désormais le niveau de compétence requis en anglais, contre 10 % en 2021.
- Recruter de plus de 50 000 enseignants (2020–2023) et l’inclusion des enseignants de pré primaire dans la fonction publique.
· Développer de nouveaux programmes ou mettre à jour et accréditer 33 programmes de diplômes et de l’Enseignement et Formation Techniques et Professionnels(TVET) pour des métiers dans au moins un des secteurs économiques sélectionnés, avec une participation industrielle.
· Inscrir 5 365 étudiants (femmes : 2 376) dans des programmes nouveaux ou mis à jour et qui ont complété au moins dans un semestre/trimestre.
· Plus de 23 900 jeunes, y compris les jeunes hors école, les diplômés de la formation professionnelle et universitaire, accèdent à des formations de courte durée, des stages et des apprentissages pour acquérir des compétences pertinentes pour le marché du travail dans le cadre du Fonds de développement des compétences (SDF).
· 46,5 % (dont 37,8 % de femmes) des diplômés de la formation professionnelle et des programmes de diplômes, des nouveaux et des programmes mis à jour, dans les métiers liés aux secteurs de l'énergie, des transports et de la logistique, et de l'agro-industrie, trouvent un emploi ou deviennent travailleurs indépendants 12 mois après l'obtention de leur diplôme.
· Augmenter le taux de recouvrement des prêts étudiants de 44,61 % pour améliorer le financement durable des programmes de formation à long terme.
Protection sociale :
Au cours des 16 dernières années, le Rwanda a considérablement renforcé ses mesures de protection sociale. La Banque mondiale a investi plus de 850 millions de dollars à cette fin, notamment par l'intermédiaire du programme Vision Umurenge (VUP), et à travers un soutien aux réformes politiques permetant aux ménages vulnérables d'accéder à des services essentiels d'inclusion économique et de développement du capital humain. Le VUP offre désormais une gamme diversifiée de services à fort impact, notamment des allocations monétaires, des travaux publics et des programmes visant à favoriser des moyens de subsistance durables, dont profitent plus d'un demi-million de ménages.
Les principaux résultats enregistrés sont les suivants :
- Des transferts monétaires sans condition sont disponibles dans les 416 secteurs géographiques et bénéficient à l'ensemble des 113 000 ménages éligibles, dont 73 % de foyers dirigés par des femmes.
- Grâce aux nouveaux filets de protection sociale axés sur l'enfant, les femmes et la nutrition :
- Depuis 2019, 315 000 enfants de moins de 2 ans et 129 000 femmes enceintes dans 20 districts ont bénéficié un soutien nutritionnel .
- 1,49 million d'enfants ont désormais accès à des services de garde à domicile et communautaire, soit une progression de 17 % en 2017 à 82 % en juin 2024.
- 100 000 ménages sont sur une trajectoire vers l'autosuffisance après avoir été exposés à une stratégie de graduation durable améliorée, approuvée en novembre 2022.
Santé et nutrition : Depuis 2018, la Banque mondiale a engagé plus de 348 millions de dollars dans le financement de projets d'investissement pour la mise en œuvre de stratégies essentielles dans le secteur de la santé. Ces investissements ont :
- contribué à la réduction considérable de la fréquence des retards de croissance chez les enfants de moins de cinq ans dans les 13 districts ciblés ;
- fourni à 5,2 millions de personnes (40 % de la population rwandaise), dont plus de 1,3 million de femmes en âge de procréer et 600 000 enfants âgés de 0 à 5 ans, des services de santé et de nutrition essentiels dans le cadre communautaire ou des structures de santé ;
- concouru à la fourniture de services de santé essentiels aux populations vulnérables (comme les mères, les nourrissons ou les enfants), y compris l'intégration des maladies non transmissibles au niveau des soins de santé primaires ;
- appuyé les mesures nationales visant à faire face aux urgences sanitaires, notamment la pandémie de COVID-19 (plus de 3,5 millions de doses de vaccin ont été achetées et distribuées), ainsi qu'aux catastrophes naturelles ;
- soutenu le renforcement du système national de santé, notamment la mise en œuvre du plan national pour l'oxygène médical.
Dernière mise à jour: 09 avr. 2025