Le contexte
Source de revenu pour 80 % de la population active du Niger, l’agriculture et l’élevage contribuent à hauteur de 40 % au PIB. Mais faute de recours systématique aux intrants et par manque d’infrastructures, comme les systèmes d’irrigation et les routes, la productivité et les rendements sont faibles. Vaste pays subsaharien situé au cœur du Sahel et essentiellement désertique, le Niger est irrigué par le fleuve du même nom, dont dépend la survie d’une grande partie de la population rurale. Mais celle-ci doit affronter les conséquences toujours plus manifestes du changement climatique, comme la récurrence des sécheresses et des inondations, ainsi que des pénuries chroniques d’aliments et d’énergie.
Le projet de construction du barrage de Kandadji, à 189 kilomètres au nord-ouest de la capitale Niamey, a pour finalité d’accroître la production de denrées alimentaires et d’électricité, stimuler les emplois et ouvrir des perspectives économiques au profit des familles et des communautés du Sahel.
MANQUE D’ACCES A L’ELECTRICITE, RAREFACTION DES RESSOURCES HYDRIQUES ET INSECURITE ALIMENTAIRE
Le Niger a l’un des taux d’électrification les plus faibles du monde, avec seulement 10 % de sa population raccordée à l’électricité (et moins de 1 % en zones rurales). Des investissements considérables s’imposent pour remédier à cette situation. D’autant que le pays se situe au 189e et dernier rang de l’indice de développement humain du PNUD et au 155e rang sur 157 de l’indice du capital humain de la Banque mondiale.
L’extrême pauvreté est omniprésente, estimée à 41,5 % en 2019, et touche plus de 9 millions de personnes. L’accès à l’eau potable et à l’assainissement constitue également un défi important, en particulier en zones rurales où il atteint respectivement 44,2 % et 7 %. Par ailleurs, 42 % des enfants souffrent de retards de croissance entraînant des conséquences cognitives et physiques importantes qui risquent de limiter leur épanouissement futur. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, 51,7 % des Nigériens (soit 11,1 millions d’habitants) sont en situation d’insécurité alimentaire sévère, alors que la moyenne pour l’Afrique subsaharienne est de 25,1 % (chiffres 2016-18).
BÉNÉFICES ATTENDUS POUR LA POPULATION DU NIGER
Le projet Kandadji viendra soutenir les efforts de réduction de la pauvreté dans le pays en apportant de l’électricité dans les habitations et dans les entreprises, mais aussi en améliorant la gestion du fleuve Niger. Une meilleure gestion du bassin versant permettra de renforcer les débits à la saison sèche et d’alimenter la ville de Niamey en eau.
Ce projet s’inscrit dans un programme plus vaste axé sur le développement des ressources en eau et la gestion durable des écosystèmes dans le bassin du Niger. Le barrage et son réservoir permettront d’irriguer jusqu’à 45 000 hectares de terres et, ce faisant, d’augmenter la production agricole, de renforcer la sécurité alimentaire et d’améliorer les conditions de vie des populations vivant en aval.
Grâce à la centrale hydroélectrique, il devrait par ailleurs permettre d’accroître la sécurité énergétique du pays. Enfin, il fournira de l’eau propre et potable aux populations vivant à proximité et créera des emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes, en favorisant l’acquisition de nouvelles compétences et en soutenant les moyens de subsistance.