Nouakchott, le 3 août 2023 - Selon la sixième édition du Rapport sur la Situation Economique en Mauritanie de la Banque mondiale, la Mauritanie a connu une accélération de sa croissance, passée de 2,4 % en 2021 à 5,2 % en 2022 et soutenue par une augmentation significative des exportations et une consommation privée résiliente. Malgré cette forte dynamique, la croissance reste légèrement inférieure au niveau d'avant la pandémie et à la croissance potentielle. L'inflation annuelle moyenne est passée de 3,6 % en 2021 à 9,5 % en 2022, dans un contexte de hausse des prix internationaux des produits de base.
Cependant que la Mauritanie a également connu de nouveaux défis majeurs avec des catastrophes liées au climat qui ont eu un lourd impact humain dans le pays et posent des difficultés pour la durabilité de la croissance. Au cours de la période 2000-21, la Mauritanie s'est classée au troisième rang des pays d'Afrique subsaharienne où l'impact humain des événements liés au climat est le plus élevé, devancée par la Somalie et l'Eswatini. Alimentées par l'expansion anarchique des villes et l'inadéquation des systèmes de drainage, les inondations sont de plus en plus perturbatrices sur le plan économique.
Le rapport, « Naviguer dans la tempête - Comment l'urbanisation et le changement climatique affectent les risques d'inondation en Mauritanie », note qu’il est aujourd’hui primordial de comprendre les facteurs à l'origine des inondations et d’identifier les opportunités qui ressortent de ces nouveaux défis, afin de les contrer et développer une Mauritanie de demain résiliente et inclusive.
« La Mauritanie fait face à des chocs climatiques récurrents qui ont un impact humain, infrastructurel et économique important et il est aujourd’hui prioritaire de renforcer la résilience et l’inclusion face à ces nouveaux défis. Les priorités en matière d’adaptation et de résilience pour le pays reposent sur des composantes telles que la protection sociale, la réduction des inégalités de sexe, la protection des infrastructures ou encore la transition énergétique », indique Urbain Thierry Yogo, économiste principal pour la Mauritanie.
Figure 1 : Reduction des ressources du budget qui pourraient être allouée aux secteurs prioritaires de développement