La Mauritanie est essentiellement un pays désertique, avec de vastes étendues de terres pastorales et seulement 0,5 % de terres arables. La population est d'environ 5 millions d'habitants (2024) et, avec une densité de 5 habitants par kilomètre carré, elle est l'un des pays les moins densément peuplés au monde. De plus, plus de la moitié des Mauritaniens (61,3 %) vivent en milieu urbain (2024).
Contexte politique
Près d’un an après sa réélection, le 29 juin 2024, le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ancien président de l’Union africaine, poursuit ses efforts en matière de lutte contre la corruption, d’autonomisation des jeunes, d’éducation, de transformation agricole et de sécurité. Le gouvernement reste aligné sur le programme « Mes engagements », qui évolue désormais vers « Mon ambition pour la nation », structuré autour de cinq piliers stratégiques : gouvernance institutionnelle, résilience économique, développement du capital humain, intégration sociale et sécurité.
La Mauritanie fait aujourd'hui face à d’importants défis migratoires, servant de point de transit clé pour les migrants en route vers l’Europe. Nouakchott accueille environ 500 000 migrants en situation irrégulière, témoignant de sa position stratégique sur les routes migratoires. La détérioration de la situation sécuritaire au Mali a également entraîné un afflux de réfugiés, avec environ 170 000 Maliens abrités dans le camp de Mbera.
Aperçu économique
- La croissance économique est estimée à 5,1 % en 2024 (2,1 % par habitant), en baisse par rapport à 6,5 % en 2023 (3,4 % par habitant), car la performance robuste des exportations et la résistance de la consommation privée ont été compensées par une consommation publique plus faible et un ralentissement de la production d’or et de minerai de fer. L'inflation a diminué à 1,5 % (en glissement annuel) en décembre 2024, contre 1,6 % en 2023, entraînée par la baisse des prix des denrées alimentaires et du pétrole, et soutenue par la politique monétaire stricte de la Banque centrale ;
- L'assainissement budgétaire a permis de réduire le déficit budgétaire à 0,1 % du PIB en 2024, contre 2,4 % en 2023, grâce à l'augmentation des recettes provenant des taxes sur les télécommunications et des retenues à la source sur les industries extractives, ainsi qu'à la maîtrise des dépenses. Le ratio dette/PIB est tombé à 44,5 %, grâce à la stabilité du taux de change, à la réduction de la dette extérieure et à une croissance plus forte du PIB. La Mauritanie reste exposée à un risque modéré de surendettement, selon l'analyse de viabilité de la dette de la BM et du FMI de décembre 2024 ;
- La balance des transactions courantes s'est resserrée en 2024 pour atteindre -7,6 %, grâce à la hausse des exportations et à la baisse des importations d'hydrocarbures, de biens d'équipement et de denrées alimentaires. Les réserves de change ont légèrement augmenté, couvrant 6,4 mois d'importations.
Perspectives à moyen terme
Les perspectives à moyen terme sont favorables, avec une croissance du PIB de 5,1 % en moyenne en 2025-2027, grâce au démarrage de la production et des exportations de gaz dans le cadre du projet Grande Tortue Ahmeyim (GTA). Cette croissance pourrait être partiellement compensée par la baisse de la production d’or et de minerai de fer. Des performances modestes dans l'agriculture et la hausse de l'inflation devraient faire augmenter la pauvreté à 31,8 % d'ici 2027, faisant basculer 193 000 personnes dans la pauvreté. Le déficit budgétaire devrait s'établir en moyenne à -1,1 % du PIB en 2025-2027, en raison de l'augmentation des dépenses d'investissement, partiellement compensée par la hausse des recettes gazières. La dette publique devrait se stabiliser à 43,7 % du PIB d'ici 2027, ce qui permettra de réaliser des investissements prioritaires. L'inflation devrait atteindre 3,5 % en 2025 et converger vers 4,0 % par la suite. Le déficit du solde courant devrait s'établir en moyenne à 7,8 % du PIB en 2025-2027, sous l'effet de la hausse des exportations de gaz et de la baisse des prix à l'importation, les IDE liés aux industries extractives et les apports d'aide demeurant les principales sources de financement extérieur.
Les risques de dégradation des perspectives restent importants. La détérioration de la sécurité au Sahel pourrait provoquer des afflux de réfugiés et décourager les investissements directs étrangers, tandis que les chocs liés au climat menacent la productivité agricole et les infrastructures, exacerbant la pauvreté ainsi que les pressions sur la balance des paiements. L'incertitude économique et géopolitique mondiale et le ralentissement de la croissance dans la zone euro et en Chine, pourraient perturber davantage le commerce, l'investissement et l'aide. En revanche, une production stable de gaz GTA, une gestion saine, une mise en œuvre plus rapide des réformes et un assouplissement des conditions de financement à l’échelle internationale pourraient accélérer les réformes structurelles, attirer les investissements directs étrangers et stimuler la croissance.
Contexte social
Selon l'indice de capital humain (ICH) de la Mauritanie, un enfant né aujourd'hui n'atteindra que 38 % de son potentiel de productivité à l'âge adulte. Le nombre d'années de scolarité ajusté pour l'apprentissage est en moyenne de 4,2 années par enfant, tandis que 25 % des enfants souffrent de retard de croissance, dans un contexte de dépenses publiques relativement faibles en santé et en éducation. Les dépenses d'assistance sociale sont élevées pour la région (7,5 % du PIB), et les programmes de filets de sécurité existants atteignent 47 % du quintile le plus pauvre de la population, l’une des couvertures les plus élevées de la région (voir aussi la section « Résultats »).
Dernière mise à jour: mars 31, 2025