Vaste pays du Sahel, le Mali est une économie à faible revenu, peu diversifiée et exposée aux fluctuations des matières premières. Sa forte croissance démographique, la faible productivité du secteur agricole et le changement climatique représentent des défis majeurs pour la sécurité alimentaire.
Le taux d'extrême pauvreté s’est accru sous l’effet conjugué des crises sécuritaires et de la pandémie pour s’établir à 15,9 % en 2021. L’extrême pauvreté s’est encore accentuée pour atteindre 19,1 % en 2022, sous l’effet de l’érosion du pouvoir d’achat des plus vulnérables, provoquée par l’envolée des prix et la faible croissance économique. Les zones rurales du sud à forte densité démographique concentrent 90 % de la pauvreté du pays.
Situation politique
Le Mali traverse une période d’instabilité et de conflit depuis le coup d’État militaire de 2012 et l’occupation des régions du Nord par des groupes armés.
À la suite de la rupture institutionnelle du 18 août 2020, un gouvernement ainsi qu’un Conseil national de transition (CNT), faisant office d’Assemblée nationale, ont été mis en place dans l’attente de l’organisation d’élections démocratiques. Le colonel Assimi Goïta a été proclamé chef de l’État le 28 mai 2021 par la Cour constitutionnelle.
Le dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale, organisé par les autorités de transition du 13 avril au 10 mai 2024, a été présenté comme une initiative visant à restaurer la paix et la cohésion sociale par le biais de « solutions consensuelles ». Cependant, deux des recommandations ont retenu le plus d'attention. L'une concerne la prolongation de la transition de trois à cinq ans avant les élections démocratiques. L'autre est la modification de l'article 9 de la Charte de transition pour permettre au président Assimi Goïta de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Répondant à l’une des recommandations phares du dialogue inter-malien, un Conseil des ministres, tenu le 16 octobre 2024, a élevé Assimi Goïta au rang de général d’armée à titre exceptionnel. Cette promotion a également bénéficié à ses quatre compagnons d’armes tous promus généraux. Un mois plus tard, le général Abdoulaye Maïga a été nommé au poste de Premier ministre en remplacement du dirigeant civil Choguel Kokalla Maïga, limogé après avoir critiqué le régime. Cette nomination intervenue, le 21 novembre 2024, marque la reprise en main du pouvoir par les militaires.
Sur le plan régional, le Mali s’est associé au Burkina Faso et au Niger pour signer, le 16 septembre 2023, la Charte du Liptako-Gourma, créant ainsi l'Alliance des États du Sahel (AES). Les trois pays ont annoncé leur retrait définitif de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) le 28 janvier 2025.
Situation économique
Face à de multiples défis, l'économie du Mali a été résiliente avec une croissance du PIB estimée à 4,0 % en 2024 (1,0 % par habitant), soutenue par l’agriculture et les services. Les pénuries persistantes d'électricité et la baisse de la production d'or ont conduit à une contraction du secteur secondaire. La croissance du PIB réel devrait atteindre 4,7 % en moyenne sur la période 2025-2026, soutenue par la production de lithium, l'agriculture et les télécoms. Le niveau de pauvreté devrait rester largement inchangé en 2025 et commencer à diminuer à partir de 2026.
Le déficit courant en pourcentage du PIB s'est réduit de 7,2 à 6,3 %, en raison des exportations soutenues de coton et d'une baisse des importations de pétrole et de denrées alimentaires. La position extérieure du Mali s'est renforcée avec l'amélioration des termes de l'échange, et la compétitivité relative des exportations s’est maintenue.
Le déficit budgétaire a été réduit à 2,9 % du PIB en 2024, principalement en raison d’une baisse temporaire de la masse salariale du secteur public. La digitalisation de l’administration fiscale et les mesures douanières ont contribué à l'assainissement budgétaire. Avec une dette publique estimée à 52,6 % du PIB en 2024, le risque de surendettement reste modéré.
Les priorités à court terme comprennent le renforcement des efforts d’assainissement budgétaire par la digitalisation et l’augmentation du niveau et de l’efficience des dépenses prioritaires de santé et d’éducation. L’accroissement de l’investissement public, l’amélioration de la qualité de la régulation et la résolution de la crise énergétique seraient favorables aux activités du secteur privé et à la croissance économique.
Dernière mise à jour: 09 avr. 2025