Education
Pour améliorer l'accès à une éducation de qualité pour tous les enfants, la Banque mondiale a soutenu les réformes de l'éducation à Madagascar à travers le Projet d'appui à l'éducation de base, qui s'est achevé en décembre 2024. Ce projet a bénéficié à plus de 4 millions d'enfants malgaches, en améliorant leurs résultats d'apprentissage et les conditions d’enseignement. Grâce à ce projet, les compétences en lecture se sont améliorées : en 2018, seulement 22 % des élèves en classe de T2 savaient lire des textes adaptés à leur âge, contre 37 % en 2024 ; les taux de réussite ont progressé : dans les écoles ciblées, le taux de passage en classe supérieure est passé de 45 % à 57,5 %. Parmi les principales interventions figurent l'introduction d'une approche pédagogique centrée sur l'élève grâce à une pédagogie structurée, des réformes des programmes scolaires et la formation de plus de 124 000 enseignants malgaches à l'apprentissage fondamental. Le projet a également fourni des manuels scolaires à 2,7 millions d'enfants malgaches pour soutenir la mise en œuvre de la réforme des programmes scolaires, amélioré les infrastructures en construisant 800 salles de classe résistantes aux cyclones, installé 820 points d'eau et créé 1 000 centres d'apprentissage précoce. De plus, les interventions de santé scolaire (distribution de vitamines, d'acide folique et de fer) ont bénéficié à tous les élèves du primaire, et 50 000 enfants du Sud de Madagascar ont bénéficié de repas scolaires. Pour renforcer la gestion des écoles, 5 000 directeurs d'école ont suivi une formation professionnelle, 17 000 membres du personnel scolaire ont été équipés de tablettes pour l'enseignement à distance et les écoles ont bénéficié d'un soutien financier sur quatre ans. Pour poursuivre ces avancées, le prochain Projet de transformation de l'accès et de l'apprentissage à Madagascar (P506569) (AIM4Learning MPA) améliorera davantage les conditions de travail et les qualifications des enseignants grâce à la formation, poursuivra la construction d'infrastructures scolaires résistantes aux cyclones et soutiendra le renforcement des capacités institutionnelles et techniques pour garantir des réformes durables dans le secteur de l'éducation.
Santé et nutrition
Pour lutter contre la malnutrition, plus de deux millions de personnes ont bénéficié de services de santé et de nutrition, et 4 500 sites communautaires de santé et de nutrition sont opérationnels. En outre, 1 081 établissements de soins de santé primaires ont reçu les produits et équipements nécessaires en matière de nutrition et de santé. D'après l’enquête démographique et de santé de 2021, le taux de retard de croissance a diminué au niveau national, passant de 42 % en 2018 à 39,8 % en 2021. Dans les huit régions ciblées par le projet d'amélioration des résultats nutritionnels à l'aide de l'approche programmatique en plusieurs phases (AMP), ce taux est passé de 51 % à 48 %. Cette amélioration est encore plus marquée dans les cinq régions inscrites au programme en 2019 et 2020, où le taux de retard de croissance a baissé de 55 % à 49 %.
Protection sociale
Le projet de filet de sécurité sociale à Madagascar, qui s'est achevé le 31 octobre 2024, a soutenu 5,4 millions de personnes depuis le début du projet, dont 74 % de femmes parmi les bénéficiaires directs. Grâce au transfert monétaire pour le développement humain, 94 % des enfants d'âge scolaire vont régulièrement à l'école et près de 500 000 enfants de moins de cinq ans ont bénéficié de services de nutrition. En 2023, Madagascar a lancé son registre social, qui améliorera le ciblage des bénéficiaires, la coordination des programmes et la réponse aux chocs climatiques. Le projet Filets de sécurité et résilience, lancé en août 2023, étend la couverture des ménages extrêmement pauvres (2,4 millions de personnes soutenues à ce jour) et vise à améliorer les moyens de subsistance des bénéficiaires de l'aide sociale pour réduire progressivement leur besoin de soutien.
Environnement
Madagascar est l'un des 36 points chauds mondiaux de biodiversité, avec 11 698 espèces végétales et 417 espèces animales, dont 89 % sont uniques au monde. Cependant, de nombreuses espèces sont menacées d'extinction. Pour lutter contre la déforestation et réduire les émissions de carbone, Madagascar a mis en place le Programme de réduction des émissions d'Atiala-Atsinanana (PRE-AA/ERPA), financé par le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF). Cette initiative a permis à Madagascar de recevoir 8,8 millions de dollars pour avoir pu réduire 1,76 million de tonnes d’émissions de carbone en 2020. La deuxième évaluation des réductions d’émissions pour 2021-2022 est en cours, et une troisième est prévue pour 2023-2024.
La Banque mondiale soutient également le programme de financement climatique Ethanol Clean Cooking de Madagascar, qui encourage l'utilisation de réchauds à éthanol pour réduire la dépendance au bois de chauffe et limiter la déforestation. Ce programme aide aussi Madagascar à passer du protocole de Kyoto à l'Accord de Paris, notamment en mettant en place un système de gouvernance du marché du carbone à travers l'Autorité nationale désignée (AND) et en modernisant les cadres juridiques régissant les projets carbones. Grâce à ce soutien, le gouvernement a déjà rédigé des documents juridiques mis à jour pour s'aligner sur l'Accord de Paris.
Développement social
Le projet d'appui aux moyens de subsistance résilients dans le sud de Madagascar se concentre sur le renforcement de la résilience par le biais du développement multisectoriel, de la gouvernance locale, des infrastructures et des moyens de subsistance pour aider les communautés à faire face aux défis environnementaux et économiques. Jusqu’à présent, 779 389 personnes, dont 418 982 femmes et 259 954 jeunes, ont bénéficié de services et d’infrastructures essentiels. Environ 26 % des bénéficiaires ont constaté une amélioration de leurs moyens de subsistance. Le projet a renforcé la gouvernance locale en fournissant des panneaux solaires à 150 communes, en formant 134 observateurs communautaires aux alertes aux risques climatiques et en accompagnant 121 communes dans l’élaboration de plans de développement locaux.
En ce qui concerne les infrastructures, 121 communes ont reçu des financements pour des projets locaux. La canalisation d'eau Mandrare-Sampona est achevée à 89 % et devrait être opérationnelle d'ici la mi-2025, et la construction de 12 petits systèmes d'eau avec des unités de dessalement est en cours. Un inventaire complet de 4 000 points d'eau a permis de réhabiliter 400 points d'eau polyvalents, dont 163 sont actuellement en cours.
En ce qui concerne les moyens de subsistance durables, 73 435 personnes, dont 38 480 femmes et 33 680 jeunes, ont bénéficié de programmes agricoles et marins. Le projet a développé 15 chaînes de valeur prioritaires, notamment l'agriculture, l'élevage et la pêche, et a créé 557 écoles pratiques d'agriculture. Plus de 500 groupes d'épargne et de crédit ont été créés pour faciliter l'accès au financement, et 10 000 agriculteurs ont été formés à la culture de la patate douce et à l'agro-industrie, soutenant ainsi 50 PME.
De plus, 77 088 écoliers ont reçu des repas nutritifs dans le cadre du programme d'alimentation scolaire, et 514 groupes de producteurs ont été soutenus pour fournir ce programme.
Les efforts environnementaux comprennent le reboisement de 225 hectares, la stabilisation de 2 073 hectares de dunes de sable et l'établissement de 25 km de brise-vent pour lutter contre l’érosion.
En réponse à la sécheresse de 2021, un fonds d'urgence de 12 millions de dollars a fourni de l'eau et de l'aide alimentaire à 259 000 et 344 460 personnes, respectivement, et a transformé 70 points d'eau en systèmes à usages multiples, au profit de 33 689 personnes.
Emplois
La série de Projets des Pôles de Croissance Intégrés de Madagascar (PIC) ont joué un rôle clé dans le développement du secteur privé à Madagascar dans les régions ciblées et dans les secteurs du tourisme, de l'agroalimentaire et du numérique. Plus de 80 millions de dollars d'investissements privés ont été mobilisés, et plus de 40 000 emplois formels ont été créés ou facilités. En apportant un soutien direct aux entreprises, plus de 800 startups et petites et moyennes entreprises (PME) ont bénéficié d'une assistance technique et d’un appui financier pour soutenir leur croissance et leur expansion. Par ailleurs, plus de 40 000 producteurs agricoles spécialisés dans des cultures de rente et l’aquaculture ont reçu un accompagnement pour améliorer leur productivité et accéder à de nouveaux marchés. Les projets ont également contribué à une augmentation de la valeur des exportations des principales chaînes de valeur agroalimentaires stratégiques, notamment le cacao, les baies roses, le concombre de mer, les algues, les pois du Cap, la vanille et le miel. Les petits exploitants agricoles soutenus dans ces chaînes de valeur ont ainsi vu leurs revenus augmenter de 35 %. Aujourd’hui, la quatrième phase du programme PIC est en cours à travers le Projet de transformation économique pour une croissance inclusive à Madagascar. Dans ce cadre, une nouvelle vague du programme d'entrepreneuriat MIARY a été lancée pour accompagner et soutenir les jeunes entreprises dans les secteurs du tourisme, de l'agroalimentaire et du numérique dans les 9 régions cibles.
Énergie
Grâce au projet d'amélioration des opérations et de la gouvernance du secteur de l'électricité (ESOGIP) récemment achevé, le système de gestion des clients de l'électricité « Matselaka » est désormais pleinement opérationnel dans tout le pays et 8 500 compteurs intelligents ont été installés. Le projet a également permis la construction et la réhabilitation de 320 km de lignes de distribution et de transport, ce qui a renforcé la qualité du réseau électrique. En conséquence, les pertes d'électricité sur le réseau ont diminué, passant de 35 % en 2016 à 28 % en 2022.
Avec le Projet de développement de l'accès à l'électricité à moindre coût (LEAD), les ménages vulnérables et les petites entreprises situés à proximité des réseaux de la compagnie nationale d'électricité (JIRAMA) peuvent demander une connexion électrique abordable avec des temps d'attente considérablement réduits. Ce programme, connu localement sous le nom de Branchement Mora, a permis de raccorder 200 000 foyers à l’électricité dans tout le pays. Pour rendre ces connexions plus accessibles, le coût du branchement, initialement fixé à 500 000 ariary (106 dollars), a été réduit à 30 000 ariary (6 dollars), soit une diminution de plus de 16 fois. Le projet LEAD prend en charge l'intégralité des frais de raccordement, incluant les matériaux et l’installation. Il soutient également l’extension du réseau électrique de la JIRAMA, en finançant l’installation de 1 500 kilomètres de lignes à moyenne et basse tension, afin de desservir un plus grand nombre de ménages et de petites entreprises. Grâce au projet LEAD, 500 centres de santé de base ont aussi pu être électrifiés.
Pour renforcer davantage l’accès à l’électricité, le Fonds de développement des marchés hors réseau (OMDF), a été mis en place pour soutenir le secteur privé dans le déploiement de solutions énergétiques alternatives. Ce fonds a permis de financer 303 000 nouvelles connexions, bénéficiant ainsi à près de 1,5 million de personnes. S'appuyant sur ces avancées, le Fonds DECIM (97 millions de dollars), a été lancé en janvier 2025 dans le cadre du Projet de connectivité numérique et énergétique pour l'inclusion à Madagascar (DECIM). Ce fonds vise à intensifier les efforts d’électrification en soutenant activement le secteur privé dans l’expansion de l’accès à l’énergie sur tout le territoire.
Transport
Le Projet de connectivité pour l'amélioration des moyens de subsistance en milieu rural (PACT) a récemment achevé la modernisation et le pavage d'un tronçon de 113 km de la Route nationale 44, au profit d'environ 110 000 personnes. Le temps de trajet entre Marovoay et Vohidiala a été considérablement réduit, passant de 8 heures à seulement 2 heures. Désormais, cette route est praticable toute l'année, grâce à une nouvelle chaussée, un système de drainage et des ponts. Cette route est cruciale pour la région d'Alaotra-Mangoro, grenier à riz de Madagascar. Grâce à un accès plus facile aux marchés d'Ambatondrazaka, la capitale régionale, les agriculteurs peuvent vendre leurs produits à des prix jusqu'à trois fois plus élevés qu'auparavant. En plus de stimuler l'économie locale, cette amélioration a aussi facilité l’accès de la population locale aux services essentiels comme les soins de santé et l'éducation, puisque la route dessert 65 écoles et 14 centres de santé.
Le projet a également financé la construction d’un pont de 220 mètres sur la rivière Manambondro sur la route nationale 12A, désenclavant ainsi une zone agricole isolée réputée pour la culture du riz, des clous de girofle et du litchi, en facilitant son accès au port stratégique de Fort-Dauphin, dans le sud-est du pays. Auparavant, cette route était difficilement praticable, même en saison sèche, en raison de son mauvais état et de l’absence de ponts sur les dix rivières traversées. Les habitants devaient traverser ces cours d’eau à l’aide de petits bacs, ce qui entraînait des retards et des risques importants. Grâce au nouveau pont, les trajets sont désormais plus sûrs, plus rapides et plus fiables, améliorant ainsi l’accès aux services de base et aux opportunités économiques pour les populations locales.
Dernière mise à jour: 04 avr. 2025