Pays côtier d’Afrique de l’Ouest, la Guinée partage ses frontières avec six pays (Guinée-Bissau, Sénégal, Mali, Sierra Leone, Libéria et Côte d’Ivoire) et recensait 14,53 millions d’habitants en 2024. Premier employeur du pays, le secteur de l’agriculture joue un rôle clé dans la réduction de la pauvreté et le développement rural : il assure les revenus de 57 % des ménages ruraux et l’emploi de 52 % de la main-d’œuvre.
En plus de ce secteur, l’exploitation minière constitue une autre source majeure de revenus pour la Guinée, générant l’essentiel des recettes d’exportation et représentant environ 18 % du PIB. Le programme Simandou 2040, l’un des plus grands projets miniers du pays, illustre cette dynamique. Avec environ 20 milliards de dollars américains d’investissements en cours de mise en œuvre, il a déjà permis la création de milliers d’emplois durant la phase de construction. Le gouvernement élabore actuellement le programme Simandou, dont l’objectif principal est d’utiliser le projet comme levier durant sa phase d’exploitation pour diversifier l’économie de la Guinée, stimuler une croissance inclusive et réduire durablement la pauvreté.
Situation politique
Le 1er avril, le Président Mamadi Doumbouya a annoncé que le référendum constitutionnel se tiendrait le 21 septembre 2025. Cette annonce intervient alors que le gouvernement vient de recevoir un premier lot de matériel électoral, notamment les premiers kits biométriques destinés à l'enregistrement des citoyens.
Le Premier ministre a réaffirmé à plusieurs reprises que toutes les élections auront bien lieu en 2025 pour un retour à l'ordre constitutionnel. Toutefois, l’un des principaux défis reste l’établissement du fichier électoral, un processus toujours en cours.
Dans le cadre d'une réforme institutionnelle visant à restaurer l'autorité de l'État, le gouvernement a entrepris de réformer le registre des partis politiques et d'encadrer leur fonctionnement interne, au terme de 90 jours d’observations, de suspensions et d’évaluations.
Le 28 mars, le président a accordé une grâce présidentielle à l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, pour des raisons de santé. Condamné en juillet dernier à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité liés au massacre de 2009, il bénéficie aujourd’hui d’une libération qui divise l’opinion publique. Pour certains, il s’agit d’un geste en faveur d’une réconciliation nationale ; pour d'autres, c’est une décision aux motivations politiques.
Cette décision intervient dans un contexte socio-politique tendu, marqué par des restrictions des libertés, des arrestations et des disparitions d'opposants politiques et de membres de la société civile. Le gouvernement assure que des enquêtes sont en cours, mais des interrogations demeurent sur la transparence du processus et son engagement à garantir la liberté d'expression.
Situation économique
- Stimulée principalement par l'investissement, l'économie a progressé de 5,7 % en 2024 (3,1 % par habitant), contre 5,5 % en 2023, malgré l'explosion du dépôt de carburant en décembre 2023.
- L'inflation annuelle (mesurée comme l'inflation pour la capitale) a augmenté à 8,1 % en 2024 en raison de l'impact temporaire de l'explosion du dépôt de carburant en décembre 2023. Cependant, après avoir atteint un pic de 9,3 % en janvier 2024, l'inflation a progressivement baissé pour atteindre 6,4 % en décembre 2024.
- Malgré l'augmentation des recettes, la hausse des dépenses d'investissement et des paiements d'intérêts a accru le déficit budgétaire, estimé à 3,0 % du PIB en 2024 contre 1,8 % en 2023, et la dette a augmenté, atteignant 42,1 % du PIB contre 41,4 % en 2023.
- Malgré une augmentation de 3,1 % du PIB par habitant, le taux de pauvreté (<3,65 USD par jour, parité de pouvoir d’achat, base 2017 - PPA 2017) a légèrement augmenté pour atteindre 51,9 % en raison d'une inflation plus élevée et d'une création d'emplois insuffisante dans le secteur non minier.
- L'inflation devrait baisser pour atteindre une moyenne de 7,0 % en 2025-2027, et la croissance du PIB devrait atteindre 6,2 % en 2025 et 10,1 % en moyenne en 2026-2027, principalement grâce au secteur minier, notamment en raison du démarrage d'une nouvelle exploitation de minerai de fer en 2026.
- Les risques à la baisse comprennent des incertitudes quant au calendrier de la transition politique, qui pourraient entraîner une instabilité sociale et ralentir la mise en œuvre des réformes. Les incertitudes concernant le commerce mondial et les prix des produits de base s’ajoutent aux risques à la baisse. En outre, des conditions météorologiques défavorables pourraient affecter les infrastructures et ralentir la production. En revanche, une mise en œuvre plus rapide des réformes pourrait accélérer la croissance.
Dernière mise à jour: 09 avr. 2025