Contexte
- L’Afrique subsaharienne souffre d’un déficit durable et chronique d’énergie électrique. Seulement 31 % de la population ont accès à l’électricité, ce qui laisse près de 600 millions de personnes sans accès à l’électricité.
- L’électricité en Afrique subsaharienne coûte cher : le prix moyen de 0,12 dollar/kWh est deux fois plus élevé que dans les autres pays en développement.
- L’hydroélectricité est une source d’énergie éprouvée, renouvelable, disponible en grande quantité et rentable, et son faible coût de production (environ 0,05-0,07 dollar/kWh) permet de concurrencer d’autres technologies, notamment l’énergie thermique, éolienne et solaire.
- Le développement responsable de l’énergie hydraulique peut fortement contribuer à mettre fin à la pauvreté et à promouvoir une prospérité partagée sur le continent africain par la fourniture d’une source d’énergie rentable pour les ménages et les entreprises et l’amélioration du bien-être humain.
L’énergie hydroélectrique en République démocratique du Congo (RDC)
- La République démocratique du Congo (RDC) est dotée d’un énorme potentiel hydroélectrique estimé à 100 GW, le troisième plus grand au monde derrière la Chine et la Russie.
- Avec une capacité de 40 GW, Inga est le plus grand site hydroélectrique du monde et potentiellement la source d’énergie la moins chère du continent africain (son coût de production est estimé à 0,03 dollar/kWh).
- Le pays compte quelque 62 sites supplémentaires d’une capacité supérieure à 10 MW, soit une capacité totale cumulée d’environ 30 GW. En outre, il existe 500 sites hydroélectriques de plus petite taille en RDC.
- La centrale d’Inga 3 basse chute fournira un nouvel accès à l’électricité à sept millions d’habitants de la région métropolitaine de Kinshasa. Par ailleurs, le développement de trois projets hydroélectriques de moyenne puissance permettra à deux millions de personnes d’accéder à l’électricité dans l’arrière-pays.
Le projet d’assistance technique
- Le projet illustre l’approche unifiée adoptée par le Groupe de la Banque mondiale pour soutenir le Gouvernement congolais dans le développement du projet Inga 3 basse chute par le biais d’un processus ouvert et transparent piloté par les autorités nationales.
- Ce projet permettra de financer les études environnementales, institutionnelles, sociales et techniques qui guideront le développement durable du projet Inga 3 et de quelques projets hydroélectriques de moyenne puissance.
- Le projet d’assistance technique aidera le Gouvernement congolais à mettre en place un organisme de développement autonome — l’Agence pour le développement et la promotion d’Inga (ADEPI) — en vue de gérer et de suivre le développement d’Inga, d’encourager la participation du secteur privé et de mobiliser les financements publics. L’ADEPI, dont la création fera l’objet d’une loi, sera mise en place avant la fin de l’année 2014. Entité autonome, elle relèvera du cabinet du Premier ministre et sera dotée d’un conseil d’administration représentant diverses parties prenantes du développement d’Inga. Tout le personnel de l’ADEPI, y compris son directeur, sera recruté par concours avec l’aide d’un cabinet de recrutement spécialisé. Tous les contrats seront renouvelables en fonction d’évaluations de performance réalisées par un cabinet spécialisé.
- Le coût estimatif du projet d’assistance technique est de 106,50 millions de dollars. La contribution de la Banque sera de 73,10 millions de dollars provenant de l’IDA et le reste (33,4 millions de dollars) sera financé par la Banque africaine de développement.
- Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé le projet d’assistance technique le 20 mars 2014.
Présentation du projet Inga 3 basse chute
- Le développement du site d’Inga 3 basse chute consiste à dériver une partie du fleuve Congo vers un de ses affluents, la rivière Bundi, et à construire un barrage dans la vallée de la Bundi, ainsi qu’une centrale hydroélectrique et des lignes de transport. Le développement du site ne nécessitera pas la construction d’un barrage sur le fleuve Congo lui-même.
- Le Gouvernement congolais a défini les principes du développement d’Inga 3 basse chute dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP). Le canal et le barrage sur la Bundi seront financés par des ressources publiques. Un concessionnaire privé, choisi par appel d’offres, développera et exploitera la centrale hydroélectrique et les lignes de transport. La structure du PPP peut être ajustée en fonction des tests de marché financés par le projet d’assistance technique.
- Dans le cadre de ce projet, l’Afrique du Sud s’est engagée à acheter 2 500 MW d’électricité, le reste étant réparti entre les ménages, les petites entreprises et le secteur minier. Cette organisation vise à renforcer l’attrait financier du projet et à établir sa viabilité financière.
Centrales hydroélectriques de puissance moyenne
- Le projet d’assistance technique viendra également en appui au développement de trois sites hydroélectriques de puissance moyenne (capacité de 10-100 MW). Cette formule permettra de garantir une augmentation parallèle de l’offre d’électricité dans les zones urbaines et rurales de la RDC et de contribuer à assurer une croissance économique inclusive.
- La sélection de projets potentiels, la réalisation d’études de faisabilité, l’accompagnement des processus d’appel d’offres, l’évaluation de possibilités de financement sur le marché du carbone et l’appui au développement de centrales hydroélectriques de moyenne envergure se traduiront par le lancement d’un appel d’offres pour la sélection des développeurs privés et l’attribution des concessions.