Le rapport table sur un taux de croissance d’environ 7,6% sur la période 2014-2016 pour l’économie congolaise, grâce notamment à la bonne performance des secteurs non-extractifs. Boostés par la hausse des investissements publics et la mise en œuvre de politiques de diversification économique, ces secteurs devraient croître de 8,6% en 2014, 7,2% en 2014 et 7,9% en 2016. Le secteur des services pourrait croître de 8,4% pendant cette période et les secteurs agricole et manufacturier de 7,7%, selon les prévisions. Plusieurs facteurs endogènes et exogènes pourraient néanmoins affecter la trajectoire de croissance, notamment une baisse importante du prix du pétrole ainsi qu’une chute des investissements en infrastructure.
L’étude de la Banque mondiale souligne que l’État a sécurisé un nouveau canal de financement avec la Chine et que les investissements publics pourraient croître à un taux annuel de 4,8% de 2014 à 2016. Entre 2003 et 2013, la Chine a financé la construction de presque tous les gros projets d’infrastructure en République du Congo. « Toute interruption dans le flux de ces fonds, qu’elle qu’en soit la raison, pourrait considérablement réduire la perspective de croissance du secteur non pétrolier et par conséquent la croissance du PIB », note cependant le rapport.
Les infrastructures comme levier de croissance ?
Depuis 2006, les autorités congolaises ont investi considérablement dans les infrastructures en particulier dans les secteurs de l’électricité et du transport : construction et réhabilitions de routes et d’aéroports, barrages hydroélectriques, infrastructures pour la distribution d’électricité, etc. En 2014, le budget des investissements est fixé à 1991,8 milliards de Francs CFA (environ 4 milliards de dollars) ou 28,8% du PIB.
«L’étude souligne que sur la période 2010-2025, les projets en cours ou prévus dans le domaine des infrastructures devraient avoir un impact significatif sur la croissance du pays puisqu’ils pourraient ajouter en moyenne jusqu’à 1,5 point de pourcentage à la croissance du PIB », souligne Fulbert Tchana Tchana, économiste pour la République du Congo et principal auteur de cette étude. « Une gestion efficace des investissements publics permettra non seulement d’optimiser la gestion des ressources naturelles mais aussi d’améliorer la rentabilité des investissements », ajoute-t-il.