La République du Congo (Congo-Brazzaville), située en Afrique centrale, couvre une superficie de 342 000 km². Sa population, estimée à 6,1 millions d’habitants, est majoritairement jeune, avec 47 % de la population âgée de moins de 18 ans. Plus de la moitié des habitants vivent dans les deux principales villes du pays — Brazzaville et Pointe-Noire. Le pays compte parmi les moins densément peuplés d’Afrique, avec 14,8 habitants par kilomètre carré.
Principalement recouverte de forêts tropicales, la République du Congo abrite l’une des plus vastes zones de tourbières tropicales, un écosystème fragile jouant un rôle essentiel dans la régulation du climat. Le secteur pétrolier représente environ la moitié du produit intérieur brut (PIB) du pays et 80 % de ses exportations, ce qui en fait le troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne. Le pays dispose également d’importantes ressources minières encore largement inexploitées.
Contexte politique
Le président Denis Sassou Nguesso a été réélu en mars 2021. Il a dirigé le pays une première fois de 1979 à 1992, est revenu au pouvoir en 1997 et a remporté toutes les élections depuis 2002. La prochaine élection présidentielle est prévue pour 2026. Depuis mai 2021, le Premier ministre en fonction, Anatole Collinet Makosso, reconduit à deux reprises, dirige un gouvernement dont les priorités incluent la gouvernance institutionnelle, économique, financière, sociale et inclusive.
Contexte social
Avec un indice de capital humain (ICH) de 0,42, la République du Congo se situe en dessous de la moyenne de 0,48 enregistrée pour son groupe de pays comparables à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI). Le pays a réalisé des progrès modestes en matière d’accès à la santé et à l’éducation, mais continue de faire face à des défis structurels. La mortalité infantile demeure élevée, avec un taux de 32 décès pour 1 000 naissances vivantes. À la fin du cycle primaire, seuls 30 % des élèves maîtrisent la lecture. L’accès à l’électricité concerne 67 % de la population en milieu urbain, contre seulement 12,4 % en milieu rural. L’accès à l’eau potable constitue un autre domaine dans lequel des améliorations sont nécessaires : 74 % de la population ont accès à une source d’eau potable, mais ce taux tombe à 46 % en milieu rural, malgré les ressources hydrologiques importantes du pays.
Les dynamiques d’exclusion sociale et les facteurs de fragilité en République du Congo sont multidimensionnels et sont aggravés par la pauvreté et les inégalités. Ces problèmes dépassent les disparités spatiales entre les zones urbaines et rurales, comme en témoigne la fracture entre groupes de population, les femmes, les jeunes, les personnes en situation de handicap et les peuples autochtones étant les plus vulnérables. Dans l’indice international des inégalités de genre de 2021, la République du Congo occupait le 147e rang sur 170 pays, ce qui témoigne de l’ampleur des inégalités fondées sur le genre. Le chômage des jeunes a également augmenté au fil des années pour atteindre environ 42 %, accentuant la fragilité et les défis sociaux du pays.
Contexte économique
L’économie congolaise a connu une croissance modeste en 2024, tirée principalement par les secteurs non pétroliers, qui ont progressé de 4 % selon les estimations. Cette croissance a marqué une étape importante, le PIB par habitant étant redevenu positif (0,3 %) pour la première fois depuis 2015. En conséquence, le taux de pauvreté aurait légèrement reculé, passant de 46,6 % à 46,5 % entre 2023 et 2024. Cette expansion économique s’est appuyée sur une dynamique positive dans les secteurs agricole, industriel (hors pétrole) et des services.
Bien que le taux d’inflation ait diminué, passant de 4,5 % en 2023 à 3,8 %, il reste supérieur au critère de convergence de la CEMAC fixé à 3 %. La hausse des prix est alimentée par l’augmentation des coûts de production, due aux coupures d’électricité récurrentes et aux pénuries de carburant. Bien que l’inflation ait baissé en 2024, la pression inflationniste sur les denrées alimentaires, induite par la hausse des prix du carburant, demeure préoccupante. Elle contribue en effet à éroder davantage le pouvoir d’achat, déjà très limité, des ménages vivant dans l’extrême pauvreté.
Entre 2020 et 2022, une meilleure gestion de la dette, une discipline budgétaire accrue et l’augmentation des recettes pétrolières ont permis de réduire le ratio dette/PIB, qui est passé de 103,5 % à 86,6 %. Toutefois, à la fin de l’année 2023, la dette publique représentait de nouveau 96,0 % du PIB.
Pour faire face à ses tensions de trésorerie, le gouvernement a lancé le Programme national du Trésor (NTOP) afin de reprofiler une partie de la dette régionale en allongeant les échéances. En septembre 2024, l’encours des titres publics nationaux s’élevait à 2 314 milliards de FCFA (soit environ 3,9 milliards de dollars), avec une maturité moyenne de trois ans, dont 62,7 % arrivant à échéance d’ici 2026. Dans le cadre du NTOP, 935,6 milliards de FCFA (environ 1,6 milliard de dollars) de dette régionale ont été reprofilés avec un allongement des échéances, et un prêt de 250 milliards de FCFA (environ 417 millions de dollars)a été partiellement utilisé pour couvrir les coûts liés à ce reprofilage. Le NTOP a permis d’éviter les incidents de paiement au cours du quatrième trimestre de 2024, ramenant les retards de paiement sur le marché régional au niveau des trois observés avant la mise en œuvre du programme.
L’économie congolaise devrait connaître une croissance modeste au cours des prochaines années, accompagnée d’une baisse progressive du taux de pauvreté à mesure que le PIB par habitant augmente. Une croissance de 3,8 % est attendue en 2025, avec un taux de croissance moyen de 3,2 % sur la période 2026-2027, portée à la fois par les secteurs pétroliers et non pétroliers.
Dernière mise à jour: 07 avr. 2025