Point de rencontre de deux corridors régionaux importants : le corridor Abidjan-Lagos et le corridor Cotonou-Niamey, la position géographique du Bénin fait de ce pays d’Afrique de l’Ouest un carrefour commercial et touristique majeur. Le Bénin possède 121 kilomètres de côte le long du golfe de Guinée et partage ses frontières avec le Nigéria, le Burkina Faso, le Niger et le Togo.
Situation politique
Le Bénin jouit d’une situation politique stable, marquée par des alternances démocratiques successives. Le 8 janvier 2023, les partis soutenant le président en exercice, Patrice Talon, ont remporté les élections législatives, avec 81 sièges sur les 109 sièges de députés que compte l’Assemblée nationale. Le principal parti d’opposition Les Démocrates, a obtenu 28 sièges marquant ainsi le retour de l’opposition béninoise au Parlement après quatre années d’absence. Les prochaines générales sont prévues pour l’année 2026 et seront régies par un nouveau code électoral adopté par les députés le 5 mars 2024.
Situation sociale
La population comptait 13,35 millions d’habitants en 2022 avec un indice de fécondité de 5,7 enfants par femme et une espérance de vie de 61,2 ans. Entre 2021 et 2022, le taux de pauvreté nationale était à 36,2 %, en baisse de 2,3 points de pourcentage par rapport à 2018-2019. Le taux de chômage était de 2,4 %, tandis que le sous-emploi touchait 72 % de la population active, et 90,1 % des travailleurs étaient employés dans le secteur informel.
Le classement du pays dans l'indice de développement humain (IDH) des Nations Unies reste faible, bien qu'il se soit amélioré au fil du temps. En 2020, le Bénin était classé 166ème sur 191 pays avec un IDH de 0,525, en raison d'une faible espérance de vie à la naissance (59,8 ans), d'un faible nombre d'années de scolarisation attendues et moyennes (respectivement de 10,8 ans et 4,4 ans). Bien que des progrès aient été réalisés dans les domaines de l'éducation et de la santé, l'indice du capital humain 2020 du Bénin demeure faible à 0,40.
Plusieurs chocs socio-économiques au niveau international et régional pourraient affecter la tendance à la réduction de la pauvreté. Les impacts des sanctions de l'UEMOA contre le Niger voisin, les conséquences de l’invasion russe en Ukraine, l'instabilité politique dans les pays voisins du Sahel, l'insécurité croissante et les tensions sociales dans le Nord pourraient entraîner une volatilité continue des prix des denrées alimentaires, de l'énergie et des engrais, qui aurait un impact négatif sur les ménages pauvres et vulnérables, ralentissant ainsi la réduction de la pauvreté et poussant davantage de ménages dans la précarité.
Situation économique
La croissance est restée forte en 2023 et durant les deux premiers trimestres de 2024, soutenue par le dynamisme de la production industrielle et agricole, ainsi que par la résilience des services. En dépit de la persistance des chocs, notamment la fermeture de la frontière avec le Niger et les difficultés économiques au Nigéria (i.e., les fortes pressions inflationnistes et la dépréciation du Naira par rapport au FCFA), l’activité économique a cru de 6,3 % et 6,6 %, respectivement aux premier et deuxième trimestres de 2024. L’inflation qui avait doublé en 2023, a diminué, atteignant 1 % en juillet 2024 (glissement annuel).
L’augmentation continue des recettes s’est traduite par une diminution notable du déficit budgétaire de 5.5 % du PIB en 2022 à 4.1 % en 2023. Avec la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme, la consolidation budgétaire tirée par la mobilisation des recettes, devrait permettre la réduction graduelle du déficit budgétaire et d’atteindre le critère de convergence régional de 3 % du PIB en 2025. Le niveau d’endettement s’est stabilisé à 54.5 % en 2023. La baisse continue du déficit budgétaire ajoutée à la gestion active de la dette ont contribué au maintien de la viabilité de la dette. Le Bénin a un risque de surendettement modéré.
Enjeux de développement
Grâce à ses engagements solides en termes de stabilité macro-économique depuis 2016, l’État a pu compter sur des marges de manœuvre fiscales pour soutenir les activités économiques pendant la pandémie. La poursuite de la reprise économique dépendra de sa capacité à résorber les fragilités liées à son modèle de croissance. En effet, l’économie est dépendante des exportations de produits agricoles non transformés (coton, noix de cajou) et de la réexportation de biens et produits de base importés (voitures d'occasion, riz, etc.) vers le Nigéria. Près de 85 % de la main-d'œuvre travaille dans l'économie informelle. La mobilisation des recettes intérieures reste parmi les plus basses de l'UEMOA malgré un progrès constant depuis 2020. Les perspectives à court terme dépendent des incertitudes liées au contexte géopolitique, particulièrement dans les régions du Nord, ainsi que des troubles dans les pays limitrophes.
Dernière mise à jour: 07 oct. 2024