Le Laboratoire de l’investissement privé (PSIL) est une initiative de collaboration entre le Groupe de la Banque mondiale et des dirigeants de grandes entreprises mondiales du secteur privé. Son objectif est de trouver des solutions susceptibles de lever les obstacles qui entravent l’investissement privé dans les marchés émergents et les économies en développement.
Le Laboratoire développe des approches qui peuvent être mises en œuvre puis déployées à grande échelle, dans le but de mobiliser efficacement des volumes plus importants de capitaux privés et de contribuer ainsi à la résolution des problèmes de développement les plus pressants dans le monde. La mobilisation accrue de capitaux privés est l’une des priorités du Groupe de la Banque mondiale. Elle concerne de nombreux aspects de son nouveau modèle stratégique pour le développement et fait l’objet d’un suivi dans sa nouvelle fiche de performance institutionnelle (a).
L’objectif principal de cette initiative est de renforcer le rôle joué par le Groupe de la Banque mondiale dans la mobilisation de capitaux privés au profit des marchés émergents, à savoir atténuer les risques pour les investisseurs du secteur privé et favoriser un environnement propice au développement de projets susceptibles d’être financés.
Le noyau central du Laboratoire est composé des dirigeants de : AXA, BlackRock, HSBC, Macquarie, Mitsubishi UFJ Financial Group, Ninety One, Ping An Group, Royal Philips, Standard Bank, Standard Chartered, Sustainable Energy for All, Tata Sons, Temasek et Three Cairns Group. Sa présidence est assurée par Shriti Vadera, présidente de Prudential plc.
Depuis la mise en place du Laboratoire en 2023, les dirigeants du secteur privé ont fait part de précieux commentaires qui ont permis au Groupe de la Banque mondiale de mieux ajuster ses stratégies et de lancer de nouvelles initiatives visant à accroître et accélérer les flux de financements privés au service du développement.
Plusieurs initiatives sont déjà en cours qui s’emploient à appliquer les recommandations formulées par le Laboratoire : un programme d’accès aux énergies renouvelables pour 300 millions de personnes en Afrique de l’Ouest, la création de nouveaux programmes de financement concessionnel dans le cadre de la Société financière internationale (IFC), ou encore une opération pionnière sur les marchés financiers visant à céder des actifs inscrits au bilan d’IFC sous forme de titrisations.
D’autres initiatives en cours de mise en œuvre concernent la mise au point de solutions destinées à atténuer les risques de change dans les prêts à long terme octroyés à des projets dans les marchés émergents, le déploiement du programme unifié de garanties et un programme à long terme visant à développer des mécanismes de mobilisation à grande échelle des capitaux d’investisseurs institutionnels pour des priorités de développement urgentes en exploitant les capacités combinées du Groupe de la Banque mondiale.
Les membres du Laboratoire se rassembleront deux fois par an, la prochaine réunion étant prévue en avril. Ils s’attacheront à aider le Groupe de la Banque mondiale à élaborer et déployer de nouvelles approches et de nouveaux instruments en réponse aux recommandations du Laboratoire.
Ces nouvelles solutions continueront d’être testées auprès des membres du Laboratoire et d’autres parties prenantes afin d’en valider le concept avant leur déploiement. En outre, il a été convenu l'intégration éventuelle de nouveaux membres, issus selon toute probabilité du secteur réel (promoteurs de projet, par exemple).
Le Groupe de la Banque mondiale collaborera avec les membres du Laboratoire et d’autres acteurs pertinents en vue d’identifier et mener à bien les applications possibles des recommandations du Laboratoire.
Réalisations et prochaines étapes
À ce jour, le Laboratoire a formulé des recommandations dans cinq axes d’action :
- assurer une certitude réglementaire ;
- accroître le recours aux garanties du Groupe de la Banque mondiale, avec un plus grand souci d'efficacité ;
- réduire les risques de change ;
- développer l’utilisation de modèles d’« octroi puis cession de crédits » pour mobiliser des capitaux privés ;
- augmenter les participations au capital et titres subordonnés.
Ces recommandations ont donné lieu aux développements suivants :
Certitude réglementaire : Le Groupe de la Banque mondiale s’efforce de clarifier les politiques réglementaires, en adoptant une approche sectorielle et axée sur les résultats afin de favoriser l'émergence de projets « bancables » pour une participation de grande ampleur du secteur privé.
Programme de garanties : Les activités du Groupe de la Banque mondiale en matière de garanties (a) ont fait l’objet d’une refonte destinée à simplifier et améliorer l’accès à ces produits grâce à une plateforme centralisée et adaptée. L’objectif est de regrouper tous les produits de garantie afin de rationaliser et de clarifier l’offre proposée à ses clients, de mieux promouvoir le rôle des garanties et de développer les activités de garantie en tirant parti des atouts de chacune de ses institutions.
Risques de change : Le Groupe de la Banque mondiale s’emploie activement à élaborer des solutions qui permettent de réduire les risques de change, notamment en augmentant les financements en monnaie nationale et en facilitant l’investissement privé, en particulier pour la transition vers une économie sobre en carbone.
Marchés financiers et titrisation : Le Groupe de la Banque mondiale étudie les possibilités de développement de programmes d'octroi puis de cession de crédits plus efficaces qui permettent d’injecter des capitaux privés dans des actifs des marchés émergents. Une opération initiale de titrisation de prêts octroyés par IFC est déjà en cours. Elle sera suivie d’un programme d’émissions régulières, qui viendra élargir la base de prêteurs initiaux pour intégrer à terme d’autres banques multilatérales de développement et institutions de financement du développement.
Participations au capital et titres subordonnés : IFC prévoit d’accroître considérablement ses prises de participation afin de fournir des capitaux à long terme qui soutiennent la croissance des entreprises et promeuvent des normes environnementales, sociales et de gouvernance plus rigoureuses. IFC travaille également à la mise au point d’un instrument de financement concessionnel visant à développer sa capacité à fournir des quasi-fonds propres sous forme de titres subordonnés et d’autres outils de rehaussement de crédit destinés à des transactions à fort impact. Cette initiative devrait permettre d’accroître sensiblement la mobilisation de capitaux privés en faveur des priorités de développement.