Le Groupe de la Banque mondiale et le consortium GEMs (a) s’attachent à promouvoir la transparence et à mobiliser l’investissement privé dans les marchés émergents en publiant des statistiques sur le risque de crédit. La base de données GEMs fournit des informations précieuses sur la performance des prêts accordés aux entreprises de marchés émergents au cours des trois dernières décennies.
En mettant en évidence des tendances historiques qui viennent démentir le sentiment de risque que suscite généralement les marchés émergents, ces statistiques démontrent qu’il est possible de mobiliser davantage de capitaux privés au service du développement durable.
Deux nouveaux rapports ont été publiés en octobre 2024 :
Statistiques sur les défauts de paiement et les taux de recouvrement des prêts au secteur privé entre 1994-2023
Statistiques sur les défauts de paiement et les taux de recouvrement des prêts souverains ou garantis par l’État entre 1984 et 2023
Note : Les deux rapports sont disponibles sur le site web du consortium GEMs (a) et sur les terminaux Bloomberg.
Avec des taux de défaut de paiement comparables à ceux de nombreuses entreprises des économies avancées classées dans la catégorie spéculative et des taux de recouvrement supérieurs aux indices de référence mondiaux, il apparaît qu’investir dans les entreprises des marchés émergents est moins risqué qu’on ne pourrait le croire.
Les taux de défaut s’élèvent à 3,56 % en moyenne, soit un chiffre proche de ceux observés pour les entreprises classées dans la catégorie B de l’échelle de notation financière de Standard & Poor's (3,4 %) et dans la catégorie B3 de Moody’s (4 %).
Les taux de recouvrement sont également meilleurs qu’attendu : avec un niveau moyen de 72 %, ils dépassent les chiffres publiés par Moody’s pour les prêts mondiaux (70 %) et les obligations (59 %) et celui de JPMorgan pour les obligations dans les marchés émergents (38 %).
Les statistiques GEMs ne sont qu’un élément parmi d’autres à prendre en compte pour apprécier les profils de risque et de rendement. Il n’en reste pas moins que cet ensemble impressionnant de données tend à montrer que les risques dans les économies émergentes et en développement ne sont peut-être pas aussi élevés qu’on le pense souvent.
Le consortium GEMs poursuivra ses efforts de diffusion et de promotion de ces statistiques dans le cadre de publications annuelles. Les commentaires recueillis sur les rapports déjà publiés, y compris une étude récente sur la perception des risques chez les investisseurs et sur la demande du marché (a), contribueront à guider les travaux futurs.
Cofondé par IFC et la Banque européenne d’investissement en 2009 pour constituer une communauté de pratique au sein des banques multilatérales de développement et des institutions de financement du développement, le consortium GEMs compte à ce jour 27 membres (février 2025) et devrait continuer à s’élargir.