La nouvelle panoplie d’outils pour la préparation et la réponse aux crises du Groupe de la Banque mondiale offre un ensemble innovant d’instruments destinés à aider les pays en développement à mieux affronter et anticiper les chocs. L’objectif est de donner aux pays plus de moyens d'agir contre les crises, en soutenant ainsi un développement porteur de résultats tangibles, dans le but ultime de concourir à l’édification d’un monde sans pauvreté sur une planète vivable.
Grâce à ces outils de crise, la Banque propose un soutien plus souple aux pays afin de les aider à accroître leurs ressources pour imprévus, de manière à mieux se préparer à des crises futures. Elle s’attachera à accélérer et élargir l’accès à de nouveaux financements d’appui budgétaire en cas de catastrophe, ce qui permettra aux pays de disposer de fonds immédiatement accessibles pour en gérer les conséquences et venir en aide à la population.
Cet arsenal renforcé vient combler des lacunes de connaissances en tirant les enseignements des précédentes ripostes aux crises. Il élargit aussi considérablement les outils mis à la disposition des pays en vue de leur apporter une protection plus complète en temps de crise. Les pays pourront tirer davantage parti de ces nouveaux instruments en engageant des réformes en faveur de la préparation aux crises et d’autres mesures de renforcement institutionnel. Soit autant d’éléments qui favoriseront à long terme leur résilience.
Que contient la nouvelle panoplie d’outils ?
Un accès rapide à des financements pour les interventions d’urgence : l’« option d’intervention rapide » (RRO) est un mécanisme qui permet aux pays de réaffecter sans délai jusqu’à 10 % des financements de la Banque mondiale encore non décaissés dans l’ensemble de leurs prêts d’investissement et prêts-programme pour les résultats, dans le but de répondre aux besoins urgents nés d’une situation de crise. Ce processus peut s'effectuer par le biais d’un projet d’intervention d’urgence conditionnelle (CERP) et d’un financement à l’appui des politiques de développement (DPF) assorti d’une option de tirage différé en cas de catastrophe (Cat DDO).
Un accès considérablement élargi à de nouveaux financements rapides et préétablis pour les situations d’urgence : le Groupe de la Banque mondiale offre désormais un soutien plus souple aux pays afin de les aider à accroître leurs ressources pour imprévus, de manière à mieux se préparer à des crises futures, dans le cadre d’une option de tirage différé prévue au titre d’un financement à l’appui des politiques de développement (DPF) ou d’un financement de projet d’investissement (IPF). Il accélère également l’accès à de nouveaux financements d’appui budgétaire en cas de catastrophe, via des DPF modulables, ce qui permettra aux pays de disposer de fonds immédiatement accessibles pour en gérer les conséquences et venir en aide à la population.
Un plus grand nombre de solutions d’assurance contre les catastrophes : le Groupe de la Banque mondiale offre à tous les pays la possibilité d’intégrer dans leurs financements des obligations-catastrophe, des dispositifs d’assurance et autres produits de gestion des risques. En cas de survenue d’une crise, les États pourront ainsi bénéficier d’une indemnisation, sans avoir à s’endetter davantage.
Une mise en pause du service de la dette : le Groupe de la Banque mondiale a étendu le champ d’application des clauses de suspension temporaire de la dette après un choc climatique (CRDC) à tous les prêts existants dans les pays éligibles, autorisant désormais le report du paiement des intérêts et des frais, ces derniers pouvant être couverts par des ressources concessionnelles. Il a en outre élargi ces clauses à un éventail plus large de risques tels que les sécheresses, les inondations et les urgences sanitaires causées par un incident biologique. Le processus de demande de report de remboursement a également été simplifié et accéléré grâce à l'élimination de certains déclencheurs paramétriques. Désormais, un pays pourra immédiatement soumettre sa demande à la Banque mondiale dès lors qu’il a déclaré une situation d’urgence nationale à la suite d’un évènement catastrophique.
Le point sur le déploiement
La nouvelle panoplie d’outils de crise se déploie rapidement. Au 3 mars 2025, 57 pays au total avaient mis en place au moins un instrument :
38 pays ont fait usage de l’option d’intervention rapide (RRO) ;
31 pays disposent d’une option de tirage différé au titre d’un DPF ;
2 pays disposent d’un projet d’intervention d’urgence conditionnelle (CERP) ;
6 pays disposent d’une option de tirage différé au titre d’un IPF ;
20 pays disposent de clauses de suspension temporaire de la dette (CRDC) ;
et il existe 3 opérations de transfert des risques de catastrophe.
Grâce à ces instruments, les pays disposent de ressources conditionnelles préétablies et d’obligations/assurances-catastrophe, ce qui leur permet de se focaliser sur les efforts de relèvement.
Plusieurs pays ont déjà utilisé l’un ou l’autre de ces instruments afin de répondre à une crise. En décembre 2024, le Honduras, la Roumanie et Vanuatu ont activé l’option d’intervention rapide afin de réaffecter des soldes non décaissés à une situation d’urgence. Lorsque l’ouragan Beryl a frappé les Caraïbes en juillet 2024, Saint-Vincent-et-les-Grenadines a eu recours à la clause CRDC. Entre juillet et décembre 2024, la Grenade, le Panama et la Roumanie ont bénéficié de l’option de tirage différé d’un DPF à la suite d’une catastrophe naturelle.