Privilégier des sources d’énergie à faible teneur en carbone
Les pays ont absolument besoin d’avoir accès à des sources d’énergie modernes, fiables et d’un coût abordable pour répondre à leurs besoins de développement, mais il leur faut aussi utiliser ces sources de manière durable. La Banque mondiale collabore avec les autorités publiques pour fournir un accès à des énergies économes en carbone qui sont adaptées aux circonstances particulières de chaque pays, et notamment à des énergies renouvelables comme l’énergie solaire. Elle accorde, par exemple, des financements à hauteur de plus de 1 milliard de dollars au titre de projets d’énergie solaire en Inde, tels qu’une initiative portant sur des systèmes solaires de toiture qui permettra à des millions de personnes d’avoir l’électricité. Grâce à des systèmes hors réseau, plus d’un million de ménages éthiopiens ont accès à l’électricité, essentiellement au moyen de lanternes solaires et de systèmes d’énergie solaire à usage domestique. Les réseaux intelligents accroissent l’adoption d’énergies renouvelables en Turquie, en Ukraine et au Viet Nam. Des outils d’analyse complets — comme le rapport intitulé Regulatory Indicators for Sustainable Energy (RISE), qui évalue les politiques des pays et le soutien réglementaire apporté par ces derniers aux énergies renouvelables — aident les autorités publiques à formuler des politiques qui attirent les investissements du secteur privé et à suivre les progrès accomplis en direction de la fourniture d’un accès à l’énergie à toute la population.
Assurer une alimentation en eau potable et des services d’assainissement à tous
La Banque mondiale, qui est la plus importante source multilatérale de financement du secteur de l’eau dans les pays en développement, est déterminée à travailler en étroite collaboration avec ses partenaires pour concrétiser la vision de « l’approvisionnement en eau de tous les êtres humains ». À cette fin, elle privilégie la viabilité des investissements dans le secteur de l’eau et soutient les financements qui donnent lieu à la mobilisation de capitaux privés pour promouvoir la réalisation de l’objectif consistant à assurer à tous des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement. Les activités en ce domaine appuient un accès inclusif aux avantages procurés par l’eau, une gestion institutionnelle équitable des ressources en eau et le renforcement de la résilience pour aider les pays à faire face aux répercussions des chocs extérieurs sur l’eau. Au Bangladesh, par exemple, un projet d’approvisionnement en eau et d’assainissement en zones rurales a permis à près de 1,2 million de personnes d’obtenir accès à des sources d’eau améliorées et à des latrines hygiéniques. La fourni- ture d’eau et de services d’assainissement est indissociable d’une gestion durable et sûre des ressources en eau. La Banque mondiale a, conjointement aux Nations Unies, convoqué un Panel de haut niveau sur l’eau résolu à assurer la mise en valeur des ressources en eau et, en septembre 2016, a publié un plan d’action qui contribuera à assurer la disponibilité et une gestion durable des ressources en eau et des services d’assainissement au profit de tous.
Tirer profit des technologies numériques
Les technologies numériques transforment rapidement la manière dont les particuliers, les entreprises et les autorités publiques communiquent, procèdent à des transactions et obtiennent des services et des informations. L’économie numérique est devenue un facteur déterminant de la croissance, des investissements et de la création d’emplois, de sorte qu’il est important pour les entreprises traditionnelles d’adopter les technologies sur lesquelles elle repose pour améliorer leur productivité et trouver de nouveaux débouchés. La Banque mondiale apporte un appui aux pays et à leurs citoyens pour les aider à tirer parti de ces opportunités. Son appui favorise, notamment, l’octroi d’un accès à l’Internet à un coût abordable aux plus de 4 milliards de personnes qui ne sont toujours pas connectées, le développement de l’infrastructure numérique ainsi que la constitution de compétences numériques et la mise en place des institutions nécessaires à la participation à cette nouvelle économie. En octobre 2016, la Banque a forgé un nouveau partenariat pour le développement numérique avec des participants du secteur public et du secteur privé dans le but de concrétiser dans des opérations les leçons tirées du Rapport sur le développement dans le monde 2016 : les dividendes du numérique. Le partenariat aidera à combler le fossé numérique mondial et, ainsi, à garantir que tous les habitants de la planète peuvent bénéficier des avantages économiques et sociaux procurés par la connectivité. Le Programme régional d’infrastructure de communication financé par l’IDA fournit un appui à neuf pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe qui ont sensiblement élargi l’accès à l’Internet, amélioré la qualité de la connectivité internationale et abaissé son coût de jusqu’à 90 % en procédant à des réformes axées sur la concurrence du marché et en investissant dans les infrastructures de réseau sur des milliers de kilomètres.
Promouvoir la croissance en améliorant l’interconnexion des moyens de transport
Les moyens de transport assurent la circulation des personnes, des marchandises et des idées dans le monde entier, et améliorent l’accès à des opportunités économiques, notamment l’emploi. Ils contribuent aussi très largement à promouvoir l’inclusion sociale. Les routes rurales peuvent donner aux collectivités isolées accès à une myriade de possibilités, tandis que les transports urbains qui desservent les quartiers pauvres donnent aux habitants de ces derniers la possibilité de se rendre à leur travail à un coût raisonnable. Pour que ces avantages perdurent, il faut s’employer à atténuer les effets du changement climatique dans le secteur — auquel sont imputables 23 % des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie — en favorisant le développement de réseaux de transports efficaces et à faible intensité de carbone. À Dar es-Salaam (Tanzanie), par exemple, un crédit de l’IDA de 225 millions de dollars et un crédit du Mécanisme de financement complémentaire de l’IDA de 200 millions de dollars financent l’expansion du système urbain de transport rapide par bus. La première phase de ce système permet déjà de réduire le coût des déplacements des usagers et la durée de leur trajet en leur faisant gagner jusqu’à 90 minutes par jour.
Forger des partenariats avec le secteur privé dans le domaine des infrastructures
La Banque mondiale est déterminée à aider les pouvoirs publics à prendre des décisions éclairées pour améliorer l’accès à des services d’infrastructure durables et de qualité, notamment, lorsque cela est justifié, en ayant recours à des partenariats public-privé. Durant l’exercice, elle a poursuivi plusieurs initiatives dans le but d’appuyer la prise de décisions judicieuses concernant des projets d’infrastructure par les responsables de l’action publique, souvent en collaboration avec d’autres banques multilatérales de développement (BMD) ou partenaires de développement. En avril 2017, le deuxième Forum mondial sur les infrastructures s’est déroulé sur le thème de la mise en place d’infrastructures durables pour tous. Des participants représentant différentes BMD, le G-20 (Groupe des 20), des pays clients, la société civile et le secteur privé ont examiné comment les BMD pourraient le mieux collaborer avec les pays et le secteur privé pour créer des marchés de projets d’infrastructure. L’accent a aussi été mis sur l’importance revêtue par l’élargissement de la base de connaissances.
En collaboration avec des partenaires de la communauté multilatérale de développement, la Banque a publié une mise à jour en ligne du manuel de référence sur les partenariats public-privé intitulé Public-Private Partnerships: Reference Guide, auquel ont participé de nouveaux auteurs et qui couvre de nouveaux thèmes allant des questions environnementales et sociales à l’atténuation des risques et au rehaussement du crédit. Le Mécanisme mondial de financement des infrastructures — partenariat établi pour développer le marché du financement privé des infrastructures dans les pays émergents — a franchi une étape importante puisqu’il appuie à présent 20 projets d’investissement, et pourrait, globalement, stimuler la mobilisation de 13 milliards de dollars de financements aux conditions du marché.
Stimuler l’agriculture pour créer des emplois
Environ 80 % des habitants extrêmement pauvres du monde vivent en zone rurale et sont largement tributaires de l’agriculture pour assurer leur survie. Étant donné que le système alimentaire fournit actuellement plus d’emplois que tout autre secteur dans de nombreux pays, stimuler l’agriculture peut être l’un des moyens les plus efficaces de lutter contre la pauvreté. Depuis près de 10 ans, le Projet de préservation des moyens de subsistance en milieu rural de l’État du Bihar (Inde), également appelé « JEEViKA », qui bénéficie d’un soutien de la Banque, améliore les conditions de vie de plus de 1,8 million de femmes appartenant à des ménages ruraux de cet État. Le projet a permis de mettre en place des « guichets uniques » agricoles qui donnent accès aux agriculteurs à des crédits, des intrants, des formations agricoles et des stages pratiques. L’élevage de volailles de basse-cour, la formation laitière, l’aide à la commercialisation des produits et d’autres interventions axées sur les moyens de subsistance ont contribué à accroître les revenus annuels de 30 %. Les activités de formation professionnelle ont permis d’améliorer les perspectives d’emploi de plus de 29 000 jeunes ruraux. Le projet a également permis d’autonomiser les femmes et les groupes marginalisés en leur donnant accès aux institutions publiques et à des services financiers et d’octroyer des crédits d’un montant total de 98 millions de dollars, et a aidé les ménages à épargner plus de 22,5 millions de dollars.
Renforcer la protection des ressources naturelles
Les ressources naturelles s’épuisent rapidement. Les coûts engendrés par leur rareté grandissante sont fort considérables. Grâce à l’établissement de comptes de capital naturel, la Banque mondiale aide ses clients à mieux gérer ces actifs qui constituent, globalement, environ 36 % du patrimoine total des pays en développement. Les efforts de protection de la viabilité environnementale soutiennent une solide gouvernance des ressources marines et côtières en fournissant un appui à la pêche et à l’aquaculture durables, à l’établissement de zones côtières et marines protégées et à la lutte contre la pollution des océans. Au Pérou, par exemple, une série de prêts à l’appui de la politique de développement environnemental a permis d’améliorer la viabilité des stocks d’anchois grâce à l’instauration d’un système de quotas. Les pêcheurs obtiennent de ce fait des prix plus élevés pour les anchois qu’ils ont pêchés, et les sociétés de pêche commerciale investissent dans des activités plus durables.
Promouvoir l’investissement par le biais de réformes conçues pour atténuer les risques
La réduction des risques perçus ou réels auxquels sont confrontés les investisseurs dans les domaines macroéconomiques, commerciaux et financiers est une condition nécessaire à l’établissement de marchés pouvant attirer les investissements requis pour créer des opportunités. En République arabe d’Égypte, par exemple, la Banque mondiale a accordé une série de prêts à l’appui de la politique de développement pour financer un programme de réformes qui aide le pays à se remettre d’une phase de repli des investissements. Les mesures adoptées par les pouvoirs publics ont conforté la confiance dans l’économie égyptienne et suscité l’intérêt d’investisseurs étrangers, comme en témoigne la forte augmentation des entrées en portefeuille en janvier 2007, qui se sont chiffrées à 1,2 milliard de dollars, soit un montant 10 fois plus élevé que celui enregistré ne serait-ce que quelques mois plus tôt. En Haïti, les autorités publiques ont, avec l’appui du Groupe de la Banque, obtenu des investissements qui se sont chiffrés à 203 millions de dollars ainsi qu’un soutien à la création de 15 800 emplois directs dans l’industrie de la confection de vêtements du pays. Le programme conjoint de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (IFC) pour la promotion de l’investissement en Haïti a mobilisé des représentants de l’État, le secteur privé et des investisseurs étrangers à l’appui de stratégies de promotion et de zones économiques spéciales. Malgré un contexte local difficile, le programme a pu attirer de nouveaux investisseurs dans l’industrie de la confection de vêtements.
Exploiter de nouvelles sources de financement
L’existence de marchés financiers stables et diversifiés est également essentielle à la poursuite d’une croissance inclusive et durable. Les financements bancaires à long terme se faisant de plus en plus rares, les pays doivent se tourner vers de nouvelles sources de fonds pour satisfaire à leurs besoins de développement. Durant l’exercice écoulé, la Banque mondiale a lancé, avec IFC, l’Initiative conjointe pour le développement des marchés financiers, qui favorise le développement de ces marchés dans les pays émergents en soutenant des financements liquides, diversifiés et de longue durée, ainsi que des marchés locaux dûment réglementés. Cette nouvelle initiative permettra aux pays de bénéficier d’un soutien systématique sous forme d’analyses, de conseils et de financements pour assurer le développement de leurs marchés.
Mobiliser les ressources intérieures pour assurer des services efficaces
Les pays qui peuvent fournir des services efficaces se développent plus rapidement, innovent et réagissent plus promptement aux chocs internes et externes. Les autorités publiques qui n’ont pas une base de revenus suffisante éprouvent toutefois des difficultés à financer des services publics essentiels, tels que la construction de routes, les services de santé et la sécurité publique. Les travaux de recherche montrent que les pays dont les recettes fiscales représentent moins de 15 % du PIB sont en mauvaise posture en ce qui concerne la prestation de services ou la croissance économique. L’équipe de la Banque mondiale chargée des questions fiscales mondiales a redoublé d’efforts pour coordonner les travaux menés en ce domaine à l’échelle institutionnelle et poursuivre des interventions au niveau des pays. En Arménie, par exemple, la Banque aide les autorités publiques à renforcer le recouvrement des impôts pour remédier à certains revers subis durant la crise financière. À ce jour, environ 35 000 inspecteurs des finances ont été formés, environ 96 % des services fiscaux sont assurés électroniquement et le montant des impôts perçus a augmenté de 38 %.
Faciliter les échanges et l’intégration
Le renforcement de l’intégration des échanges a contribué à promouvoir la croissance économique dans les pays en développement au cours des dernières décennies et, ce faisant, à permettre à des millions de personnes d’échapper à la pauvreté. La Banque mondiale collabore avec les autorités publiques à la conception et à la mise en œuvre de politiques conçues pour optimiser la compétitivité des échanges de marchandises et de services. Le Projet de facilitation du commerce dans la région des Grands Lacs soutient les échanges transfrontières entre la République démocratique du Congo et les pays voisins d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe en réduisant les coûts, le temps perdu et les tracasseries de manière à améliorer les conditions du passage des frontières par les négociants. Ce projet vise les obstacles auxquels se heurtent les petits commerçants, en particulier les femmes, dans les échanges transfrontières. Il s’emploie à améliorer les installations à terre et sur les rives des lacs et à mettre en place des systèmes pour mieux relier les agriculteurs aux marchés de la région.
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