Finance durable et marchés financiers
Promouvoir la finance durable et les marchés financiers
La BIRD mobilise des financements en faveur des pays à revenu intermédiaire depuis plus de 75 ans et a levé plus de 1 000 milliards de dollars auprès d’investisseurs privés depuis l’émission de sa première obligation en 1947. Durant l’exercice 24, l’institution, notée AAA par les principales agences de notation, a mobilisé 53 milliards de dollars dans le cadre d’émissions d’obligations « développement durable » de structures et d’échéances diverses. Elle est la plus importante émettrice d’obligations durables et elle utilise les fonds levés sur les marchés financiers pour soutenir les activités de développement de ses pays membres. De plus amples informations sur la manière dont les capitaux mobilisés sur les marchés financiers permettent de soutenir les projets financés par la BIRD figurent dans le rapport d’impact annuel de la Banque mondiale. L’IDA, qui émet également des obligations dites « développement durable » afin d’accroître son impact sur le développement, a procédé à des émissions d’obligations portant sur un montant de l’ordre de 12 milliards de dollars durant l’exercice 24.
Assurer le développement durable par l’intermédiaire des marchés financiers
Dans le cadre des efforts qu’elles déploient pour mobiliser des capitaux sur les marchés financiers, la BIRD et l’IDA ont continué de collaborer avec les investisseurs obligataires durant l’exercice 24 pour expliquer la manière dont elles prennent systématiquement en compte l’action climatique et intègrent le climat et la durabilité dans toutes leurs opérations. Elles ont également procédé à des échanges de vues avec les investisseurs sur les priorités dans le domaine du développement, notamment la biodiversité, l’éducation, la nutrition, la sécurité routière et l’eau.
Promouvoir des marchés de la finance durable
Le Programme de finance durable et de services de conseil sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance du service de Trésorerie de la Banque mondiale fournit une assistance technique aux pays émergents pour les aider à développer des marchés et des systèmes financiers plus verts et plus durables, faciliter le recours à des solutions financières basées sur le marché et mobiliser des capitaux du secteur privé pour promouvoir des priorités environnementales et sociales. Durant l’exercice 24, nous avons travaillé en partenariat avec la Banque interaméricaine de développement pour aider le Brésil à émettre sa première obligation durable souveraine. Le produit de l’émission, d’un montant de 2 milliards de dollars, financera les activités de lutte contre le déboisement, la protection de la biodiversité et des programmes visant à combattre la pauvreté et la faim. Nous avons apporté une assistance technique aux autorités roumaines pour faciliter leur première émission souveraine d’une obligation verte (2 milliards d’euros), qui est la plus importante émission souveraine de ce type libellée en euros émise par un pays émergent. Le produit de cette opération financera des projets de transport écologique, des équipements ayant pour objet d’accroître la résilience en situation de catastrophe, et des plans de reboisement. Grâce à notre assistance technique, la BIDV du Vietnam (Banque commerciale pour l’investissement et le développement du Vietnam) — qui est une institution financière contrôlée par l’État et la plus ancienne banque du pays — est devenue la première banque vietnamienne ayant procédé avec succès à l’émission d’une obligation verte sur le marché intérieur.
Innover pour une planète vivable
Durant l’exercice 24, nous avons développé les financements liés aux résultats de manière à établir un lien direct entre l’action climatique et les profits financiers. L’Uruguay, premier bénéficiaire de ce produit, pourrait enregistrer une réduction à hauteur de 12,5 millions de dollars des paiements d’intérêts qu’il devra effectuer au titre d’un prêt de 350 millions de dollars s’il parvient à effectuer des réductions prédéterminées des émissions de méthane générées par la production de la viande de bœuf.
Nous avons aidé plus de 20 pays à gérer leurs risques financiers pour un montant total de 13,4 milliards de dollars. Par exemple, nous avons aidé les Philippines à se protéger de l’instabilité des taux d’intérêt en fixant le taux d’intérêt de la quasi‑totalité de son portefeuille de financements en dollars de la BIRD. Nous avons également ajusté les taux appliqués aux prêts de la BIRD en yen à compter du 1er avril 2024 et, ce faisant, nous avons amélioré les conditions dont bénéficient nos clients.
Obtenir l’aval des actionnaires pour de nouveaux instruments
Les nouveaux instruments financiers que nous avons conçus pour renforcer notre capacité de financement et nous permettre de prendre de plus amples risques en relevant des défis partagés à l’échelle mondiale de manière à obtenir des externalités positives transfrontalières ont recueilli une forte adhésion. La nouvelle Plateforme des garanties du Groupe de la Banque mondiale, mise en place en juillet 2024, a pour objet de porter le montant des garanties émises à 20 milliards de dollars à l’horizon 2030 en réunissant les spécialistes et en regroupant les produits du Groupe de la Banque mondiale jusque‑là dispersés dans toute l’institution.
En avril 2024, 11 pays ont annoncé les montants qu’ils comptaient engager dans la Plateforme des garanties de portefeuille, mécanisme de capitaux hybrides, et dans le Fonds pour une planète vivable, soit au total 11 milliards de dollars. Grâce à sa capacité de mobilisation unique, la BIRD pourrait multiplier de 6 à 8 fois sur une période de 10 ans les ressources qu’elle obtiendra par l’intermédiaire de la plateforme et sous forme de capitaux hybrides — et pourrait dégager jusqu’à 70 milliards de dollars de financements extrêmement nécessaires.
Gérer les risques de catastrophe en ayant recours aux marchés financiers
Nous avons élargi la gamme des produits financiers inclus dans la panoplie d’outils pour la préparation et la riposte aux crises que nous utilisons pour aider les pays éprouvant des besoins de financement auxquels il leur faut répondre d’urgence. Par exemple, nous avons inclus dans les accords de prêt de la BIRD et les accords de crédit de l’IDA des clauses relatives à la résilience climatique de la dette, qui permettent aux petits États qui sont des emprunteurs remplissant les critères voulus de reporter à des dates ultérieures les paiements au titre du principal, des intérêts et autres frais afin de pouvoir faire face aux chocs économiques provoqués par de graves tremblements de terre ou des ouragans répondant aux critères établis. Nous avons également élargi l’accès des pays à des financements (conditionnels) prédéterminés en leur proposant de nouveaux produits et en relevant les plafonds par pays. Nous avons enfin restructuré nos mécanismes de prêt et de crédit pour permettre aux pays de couvrir les coûts des assurances et des obligations catastrophe dans le cadre des opérations de financement de la Banque.
La Banque aide les pays à accroître leur résilience budgétaire en cas de catastrophe en élargissant leur accès aux marchés de la réassurance et des capitaux. Le service de Trésorerie collabore avec les autorités publiques à la préparation et à l’exécution d’opérations de transfert des risques avant que ne survienne une catastrophe. En avril 2024, nous avons procédé au renouvellement de cinq obligations catastrophe pour un montant total de 745 millions de dollars, dont quatre, au Mexique, qui procurent une couverture de 595 millions de dollars contre les risques de catastrophe liés aux séismes ou aux ouragans, et une en Jamaïque qui couvre à hauteur de 150 millions de dollars les risques posés par des tempêtes auxquelles un nom a été donné. En juin 2024, nous avons aidé des pays à transférer sur les marchés mondiaux des risques de catastrophe portant sur un montant de 6,5 milliards de dollars, dont 1,4 milliard reste en cours au titre des risques de séisme et d’ouragan au Chili, en Jamaïque, et au Mexique.
Renforcer les capacités et gérer les actifs du secteur public
Le Partenariat de conseil et de gestion des réserves du service de Trésorerie de la Banque mondiale apporte un appui à 76 institutions du monde entier procédant à la gestion d’actifs publics en leur fournissant des services de conseil, en dispensant des formations aux gestionnaires et en assurant des services de gestion d’actifs — dans tous les cas par l’intermédiaire d’un réseau mondial de spécialistes. La Banque gère également un montant de 86 milliards de dollars pour le compte de fonds fiduciaires et d’autres institutions du secteur public. Elle a mis au point, pour le portefeuille de fonds fiduciaire de 45 milliards de dollars, une stratégie de placements durables à revenu fixe, qui a pour objet d’assurer l’allocation des capitaux des partenaires de développement à des valeurs devant avoir un impact vérifiable et positif dans le domaine du développement.
Des solutions de financement novatrices
La BIRD continue d’émettre des obligations structurées de manière à permettre de financer des projets particuliers, ainsi qu’à produire des ressources pour les activités de développement durable. Par exemple, en janvier 2024, elle a émis une obligation d’une valeur nominale de 100 millions de dollars et à rendement garanti — obligation liée à la réduction des déchets plastiques — dans le but d’apporter un appui à deux projets de collecte et de recyclage des déchets plastiques menés, respectivement, au Ghana et en Indonésie. Cette nouvelle obligation novatrice procure aux investisseurs un rendement financier lié aux crédits de collecte des déchets plastiques, aux crédits de recyclage des déchets plastiques, et aux unités de carbone vérifiées qui devraient résulter des deux projets. Outre le fait qu’ils réduisent la pollution par les plastiques et les émissions de carbone, les projets bénéficiant de cette transaction permettent de diminuer la pollution locale et d’améliorer la qualité de l’air, d’atténuer les répercussions sur la santé et de créer des emplois pour des membres de communautés souvent laissés‑pour‑compte et marginalisés.