VUE D'ENSEMBLE
Le contexte
Au cours de la dernière décennie, les sommes importantes qui ont été investies dans la lutte contre le paludisme ont produit des résultats remarquables. À l'échelle mondiale, les cas de paludisme ont chuté de 233 millions en 2000 à 219 millions en 2010, et le nombre de décès liés à la maladie est tombé de 985 000 à 655 000 sur la même période. En 2010, la moitié de la population mondiale (3,3 milliards de personnes) restait cependant encore exposée au paludisme, et les dirigeants internationaux insistent sur la nécessité de consolider les avancées réalisées afin d'éviter que cette maladie parasitaire ne redevienne un problème de santé publique majeur dans des pays où la maladie a été endiguée.
En Afrique subsaharienne, la prévention a permis d'éviter à 1,1 million d'enfants de contracter le paludisme au cours de la dernière décennie. Onze pays de la région ont atteint les objectifs du Plan d'action mondial contre le paludisme qui avaient été fixés à l’horizon 2010, en plus de 32 autres pays endémiques situés hors d'Afrique.
Dans les pays du monde où l'accès aux interventions de lutte contre le paludisme s'est le plus amélioré, les taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans ont reculé d'environ 20 % ; en Afrique, les taux de mortalité ont enregistré un recul de 33 %. Cinquante pays sont sur la bonne voie pour réduire les taux d'incidence du paludisme de 75 % d'ici 2015. Néanmoins, ces pays ne représentent que 3 % du nombre total de cas estimés.
Dix-sept pays dans le monde concentrent 80 % des cas de paludisme estimés. Des pays comme le Maroc, le Turkménistan, les Émirats arabes unis et l'Arménie sont parvenus à éradiquer le paludisme au cours des cinq dernières années. En Afrique, le Botswana, la Namibie, l'Afrique du Sud, le Swaziland, l'Angola, le Mozambique, la Zambie et le Zimbabwe ont mis en place une stratégie régionale d'éradication du paludisme.
La charge de morbidité de cette pathologie dans le monde reste cependant anormalement élevée, sachant qu’elle touche en outre les enfants de manière disproportionnée : selon les estimations, les moins de cinq ans représentent 86 % des décès.
La maladie pèse lourdement sur les foyers et les systèmes de santé, et constitue un frein au développement économique dans les pays endémiques. Le paludisme ralentirait ainsi la croissance du PIB d'environ 1,3 point de pourcentage par an dans un certain nombre de pays africains. Il a également pour effet de décourager les investissements étrangers, d'accroître les dépenses de santé restant à la charge des patients et de diminuer les capacités d'apprentissage des enfants, particulièrement chez ceux qui survivent à un épisode sévère de la maladie.
Les interventions de lutte contre le paludisme qui sont les plus efficaces et rentables résident dans l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action, la gestion efficace des cas (diagnostic rapide et traitement effectif) et les pulvérisations intradomiciliaires d’insecticide à effet rémanent. L'augmentation de la résistance aux médicaments, qu'on observe par exemple le long de la frontière séparant la Thaïlande et le Myanmar, cause cependant de sérieuses inquiétudes et souligne la nécessité d'investir également dans le renforcement de fonctions essentielles de santé publique telles que la surveillance épidémiologique dans les pays endémiques.
Partenariats
La baisse spectaculaire du nombre de cas de paludisme est le fruit d'une meilleure harmonisation des efforts déployés par les différents partenaires en direction des programmes nationaux, de l'engagement de la communauté internationale et de la mobilisation durable des États.
La communauté internationale s'est fixé des cibles chiffrées en matière de lutte contre le paludisme dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et, afin d’atteindre ces cibles, elle s'est rassemblée au sein du partenariat Roll Back Malaria (RBM). La Banque mondiale figure au nombre des membres fondateurs de ce partenariat créé pour servir de cadre mondial à la coordination des efforts.
Les membres du partenariat RBM ont approuvé les objectifs du Plan d'action mondial contre le paludisme (GMAP), lancé en 2008. La réalisation de ces objectifs permettra de considérablement réduire la mortalité chez les moins de cinq ans (OMD 4) et améliorer la santé maternelle (OMD 5), des aspects qui s'inscrivent aussi dans les priorités stratégiques de la Banque en matière de santé, nutrition et démographie.