BANGUI, 4 décembre 2024 - Un rapport de la Banque mondiale publié aujourd’hui indique que l’économie centrafricaine continue de stagner, avec une croissance du PIB estimée à 0,7 % en 2024, avant de se relancer progressivement autour de 1,6% en moyenne entre 2025 et 2026. Cette stagnation est principalement due aux pénuries d’approvisionnement en carburant répétées depuis 2022 ainsi qu’aux pannes de courant sévères à Bangui, constatées au moins durant la première moitié de 2024.
La 7ème édition des Cahiers économiques de la République centrafricaine (RCA) révèle également que l’inflation devrait être ramenée à 1,5 % en 2024 avant de converger vers le seuil de 3 % entre 2025 et 2026. La RCA demeure l’un des pays avec les plus faibles indices de capital humain et de développement. La pauvreté reste élevée, avec environ 65,7 % de la population estimée vivant dans la pauvreté extrême depuis 2023, c’est-à dire en dessous du seuil de pauvreté international de $2,15 par personne et par jour (PPA 2017).
Selon le rapport, la stabilité économique et les perspectives de croissance à court terme continuent d’être affectées par la situation sécuritaire qui s’est légèrement améliorée, mais demeure marquée par des violences et des tensions sporadiques.
Les auteurs soulignent particulièrement le rôle vital des forêts pour l'économie centrafricaine qui offrent des moyens de subsistance aux populations autochtones et fournissent des services environnementaux à l'échelle mondiale. Au sein du Bassin du Congo, les forêts centrafricaines restent néanmoins fortement menacées par diverses activités humaines.
« La RCA a l’opportunité d’améliorer la gouvernance forestière et de développer une industrie de transformation du bois solide afin de concilier les objectifs de préservation des forêts avec une meilleure contribution du secteur forestier à l'économie, » a déclaré Guido Rurangwa, responsable des opérations pour la Banque mondiale en République centrafricaine.
Le rapport présente plusieurs instruments fiscaux visant à promouvoir une gestion durable des forêts en RCA. Parmi ces instruments figurent des taxes environnementales, des permis négociables et des mécanismes de compensation pour la biodiversité.
En réponse aux défis, le rapport préconise de combiner des instruments fiscaux avec une meilleure gouvernance forestière, ce qui permettra de renforcer l’application des lois tout en augmentant la surveillance et améliorant la transparence. Il recommande aussi de :
- renforcer la coopération régionale grâce à une réglementation harmonisée, une meilleure application des lois et un meilleur alignement des politiques fiscales forestières des pays du bassin du Congo ; des efforts également nécessaires pour améliorer les capacités institutionnelles et attirer davantage de financements internationaux ;
- et garantir un soutien international et une indemnisation à plus grande échelle des efforts déployés par ces pays ; en effet, préserver les forêts, bien public mondial, est essentiel en matière de régulation du climat et de protection de la biodiversité.