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COMMUNIQUÉS DE PRESSE 19 mai 2020

Corne de l’Afrique : un nouveau rapport trace une voie de progrès économique pour les populations frontalières

WASHINGTON, 19 mai 2020 – Si les régions frontalières de la Corne de l'Afrique souffrent de leur isolement, leur pauvreté et leur insécurité, elles possèdent un réel potentiel économique, grâce à des ressources naturelles abondantes et plusieurs économies qui comptent parmi les plus dynamiques au monde. Tel est le message clé d’un récent rapport de la Banque mondiale intitulé De l’isolement à l’intégration : Panorama des régions frontalières de la Corne de l’Afrique.

Isolement, conflits, déplacements de population, pauvreté et croissance démographique rapide : tous ces facteurs sont autant d’entraves à la prospérité économique, souligne le rapport en se penchant plus particulièrement sur les carrefours frontaliers de Karamoja, Borana, Somali/Mandera et Dikhil. L'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) estime que ces régions souffrent depuis toujours de sous-investissement et que les problèmes et les facteurs de vulnérabilité qui les caractérisent ne peuvent être résolus par l'action d'un seul État.

Actuellement, la croissance démographique dans la Corne de l'Afrique est en moyenne de 3 % par an et la population devrait doubler tous les 23 ans. Cette démographie très dynamique, avec une forte proportion de jeunes, constitue un défi pour le maintien des revenus et des moyens de subsistance, et freine les efforts de réduction de la pauvreté dans des régions frontalières déjà marginalisées.

Le rapport décrit certaines des principales difficultés rencontrées dans les régions frontalières, notamment l'accès limité aux infrastructures, aux services sociaux et aux moyens de subsistance, ainsi que des systèmes de gouvernance hybrides et souvent faibles. Les facteurs de fragilité tels que les crises climatiques et l'extrémisme violent ne connaissent pas les frontières, tout comme les moyens dont disposent les populations pour y faire face. La liberté de circulation des personnes et des biens, si essentielle pour le commerce intercommunautaire, les moyens de subsistance et la survie des populations, est souvent restreinte par certains États pour des raisons de sécurité. La collaboration régionale est par conséquent indispensable pour traiter ces questions transfrontalières.

« Les facteurs de fragilité dans la Corne de l’Afrique sont multiples : niveaux élevés de pauvreté, dégradation de l’environnement, faiblesse des institutions formelles et informelles, conflits et déplacements forcés », explique Varalakshmi Vemuru, spécialiste principale en développement social à la Banque mondiale et auteure principale du rapport. « Il est donc urgent d’investir dans la résilience systémique de la région, et en particulier dans ses zones frontalières, afin de renforcer leurs capacités à se préparer et à répondre aux chocs et aux tensions, et de réaliser les objectifs de développement. »

Le rapport encourage les responsables politiques à tenir compte avant tout de l'histoire et du contexte particuliers des régions frontalières et des populations qui y vivent. Afin de s'attaquer aux facteurs de fragilité dans la Corne de l'Afrique, il préconise une approche transfrontalière qui facilite la mobilité et le commerce, deux aspects fondamentaux pour la subsistance des populations de la région, et met en lumière quelques principes pour renforcer ainsi la résilience. Les auteurs recommandent de cibler en priorité les pauvres et les personnes vulnérables, notamment les jeunes et les femmes, pour améliorer les revenus des familles vivant dans les zones frontalières. Par ailleurs, associer les habitants aux projets de développement de ces régions contribuerait à institutionnaliser une approche communautaire qui favoriserait la participation, la responsabilisation et la transparence.

Le rapport précise également que les initiatives transfrontalières doivent être multisectorielles et porter sur les moyens de subsistance, les institutions, la stabilité et la sécurité. L'intégration régionale est au cœur de cette démarche. Elle permettra d'apporter un soutien supplémentaire aux projets de développement existants, notamment ceux de l'IGAD et de l'Union africaine en faveur des zones frontalières, afin de renforcer les espaces de dialogue ainsi que les capacités techniques. Les politiques à mettre en place dans ce cadre devront être axées sur le soutien au commerce et à la mobilité, la gestion partagée des ressources terrestres et hydriques, la planification du développement transfrontalier, ainsi que les investissements dans les infrastructures et les services socio-économiques.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2020/117/AFR

Contacts

Nairobi
Vera Rosauer
(254-20) 293-6811
vrosauer@worldbank.org
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