Washington, 12 avril 2019 – Sa Majesté la reine Màxima des Pays-Bas, Mandataire spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la promotion de services financiers accessibles à tous qui favorisent le développement, Kristalina Georgieva, Directrice générale de la Banque mondiale, Hassan Ali Khayre, Premier ministre de la Somalie, Paula Ingabire, ministre des TIC et de l’Innovation du Rwanda, Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Niale Kaba, ministre du Plan et du Développement de la Côte d’Ivoire et Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour les Infrastructures, sont intervenus à la conférence-débat consacrée à l’initiative de transformation des pays et de renforcement du pouvoir d’action des populations par l’identité numérique - « Mission Billion : Transforming Countries and Empowering People Through Digital Identity » — organisée en marge des Réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ce panel de haut niveau a exploré les moyens de tirer parti des opportunités offertes par les « bons » systèmes d’identification numérique — à savoir ceux qui sont robustes, accessibles à tous et dignes de confiance — pour élargir l’accès aux services, favoriser l’innovation, accélérer l’inclusion financière et stimuler l’économie numérique. Puis ont suivi des présentations des finalistes du concours baptisé « Mission Billion Innovation Challenge ».
En dépit des progrès considérables accomplis ces dernières années, on estime qu’un milliard de personnes ne sont toujours pas en mesure de prouver leur identité, et que plus nombreux sont ceux qui disposent de documents d’identité qu’il n’est pas possible de vérifier ou d’authentifier avec certitude. Sans un moyen sûr et fiable de prouver son identité, il est difficile d’ouvrir un compte bancaire, de s’inscrire dans une école, d’accéder à des services de santé et des centres d’aide sociale, ou de se procurer un téléphone mobile. Les couches les plus pauvres et les plus vulnérables sont souvent les plus susceptibles d’être exclues, et il existe un fossé énorme entre les femmes et les hommes, près d’une femme sur deux n’ayant pas de pièces d’identité dans les pays à faible revenu. En ce qui concerne les réfugiés, l’identification est un moyen de protection fondamental, qui leur offre la possibilité de participer et de contribuer au fonctionnement de leur communauté d’accueil. À l’ère du numérique, le manque d’une « bonne » pièce d’identité empêche souvent d’accéder aux opportunités qu’offre l’économie numérique, telles que le commerce électronique et les services financiers numériques. Les Principes généraux sur l’identification pour un développement durable auxquels se sont engagés 24 organisations internationales et partenaires de développement contribuent à traduire l’idée d’une « bonne » identification dans les faits.
« Les systèmes d’identification numérique ont l’énorme potentiel d’élargir les possibilités économiques et l’accès aux services financiers pour les pauvres. Lorsqu’ils sont gérés d’une manière responsable et privilégient le respect de la vie privée, la protection des données et le renforcement du pouvoir d’action de leurs utilisateurs, ils peuvent réaliser ce potentiel », affirme Sa Majesté la reine Máxima des Pays-Bas, Mandataire spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la promotion de services financiers accessibles à tous qui favorisent le développement. « Les innovations qui contribuent à préserver la vie privée et aident les populations à comprendre plus facilement comment leurs données sont utilisées sont essentielles pour bâtir des systèmes d’identification numérique accessibles et responsables, qui peuvent faciliter l’accès aux possibilités économiques et aux services financiers et produire un effet durable sur le développement. »
« Les systèmes d’identification numérique peuvent considérablement aider les populations des pays en développement à accéder aux services, aux sources de financement, aux emplois et à d’autres opportunités », déclare Kristalina Georgieva, Directrice générale de la Banque mondiale et co-présidente du Conseil consultatif de haut niveau de l’initiative d’Identification pour le développement (ID4D). « Le Mission Billion Challenge met en vedette des idées qui montrent comment nous pouvons mettre en œuvre ces systèmes et protéger les données et la vie privée. Nous espérons que ces idées seront transposées à une échelle plus grande afin de pouvoir faire la différence pour les populations les plus vulnérables du monde. »
L’initiative d’Identification pour le développement (ID4D) du Groupe de la Banque mondiale a lancé le Mission Billion Challenge en novembre 2018 pour susciter des solutions pratiques et économiques fondées sur le principe du « respect de la vie privée dès la conception » qui peuvent être intégrées dans les systèmes d’identification numérique et renforcer le pouvoir d’action des utilisateurs à travers les données compilées.
Animés par MIT Solve en collaboration avec la Banque mondiale, des Mission Billion Solveathons ont été organisés à Nairobi, Bangalore, Mexico City, Cape Town et San Francisco.
Plus de 170 solutions ont été soumises par des universitaires, des entrepreneurs, des chercheurs et des techniciens issus de 54 pays. Six finalistes ont été retenus pour exposer leurs solutions en direct devant un large auditoire et un jury d’experts au siège de la Banque mondiale.
Makhtar Diop, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Infrastructure, a annoncé que le Mission Billion Challenge a été remporté par Simprints pour sa boîte à outils à code source ouvert qui utilise des messages audio au moment de la déclaration afin d’aider les déclarants à donner leur consentement en toute connaissance de cause et à comprendre comment leurs informations seront utilisées. La deuxième place a été attribuée à Solid, qui a utilisé la technologie existante sur le Web pour bâtir une plateforme décentralisée d’identification numérique et de stockage de données. Et la troisième place est revenue à Blockcerts, qui est un code libre permettant aux individus de garder le contrôle sur le partage et la vérification de leurs documents et pièces d’identité, ex aequo avec Sthan, qui remplace les adresses postales par une redéfinition de la localisation physique d’une personne ou d’un lieu fondée sur le principe de la protection de la vie privée. Pour la suite, ID4D travaillera avec le gagnant du concours, ses dauphins et les autres équipes pour peaufiner leurs idées et identifier des options à expérimenter et à mettre en œuvre.
« La vie privée est extrêmement importante, non seulement pour le monde développé, mais pour tous, partout. Simprints est ravi de collaborer avec la Banque mondiale dans le cadre du Mission Billion Challenge pour faire du consentement éclairé une réalité », affirme Toby Norman, PDG de Simprints.
Hébergé sur la plateforme MIT Solve, une initiative du Massachusetts Institute of Technology qui fait appel à l’innovation ouverte et à la production participative pour trouver des solutions aux problèmes mondiaux, Mission Billion a bénéficié du soutien de la fondation Bill et Melinda Gates, du gouvernement australien et d’Omidyar Network.
À propos de l’initiative d’Identification pour le développement (ID4)
L’initiative d’Identification pour le développement (ID4D) du Groupe de la Banque mondiale aide les pays à exploiter la capacité des systèmes d’identification numérique à opérer des transformations profondes. Il s’agit d’une initiative intersectorielle menée en étroite collaboration avec les pays et les partenaires afin de permettre à tous les êtres humains d’exercer leurs droits et d’accéder aux services, notamment en aidant à fournir des moyens d’identification au milliard de personnes qui, selon les estimations, n’en disposent pas actuellement. L’initiative ID4D comporte trois axes d’intervention : une action aux niveaux national et régional ; une orientation éclairée ; et une mobilisation et des plateformes d’envergure mondiale. Le programme de cette initiative soutient la réalisation des deux objectifs primordiaux du Groupe de la Banque mondiale, à savoir mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030 et promouvoir une prospérité partagée. L’initiative ID4D est parrainée par la Fondation Bill et Melinda Gates, Omidyar Network et le gouvernement australien.