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La technologie au secours de l’éducation au Pakistan

13 février 2017


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LES POINTS MARQUANTS
  • Le Système de suivi des écoles du Sind concerne actuellement 15 districts et s’étend jusqu’aux zones les plus reculées de la province ; son élargissement à la totalité du Sind est à l’étude.
  • La mise en place du premier système numérique dans le secteur de l’éducation au Pakistan permet de contrôler de manière transparente et efficace la présence des enseignants et des élèves ainsi que l’état des infrastructures.
  • Plus de 210 000 personnels, enseignants et non enseignants, dans quelque 26 200 établissements sont désormais authentifiés grâce à leurs informations biométriques.

Au collège de garçons de Qureshi, à Karachi, le professeur de chimie fait un cours animé sur les atomes et les molécules. Sa classe l’écoute avec intérêt, tandis qu’une brise marine parcourt la salle. 

Dans la pièce à côté, Sultan Dogar vient d’arriver. Mandaté par le gouvernement de la province du Sind, il se rend dans cet établissement public tous les deux mois afin de contrôler la présence des enseignants et l’état des infrastructures. Il utilise pour cela un système photographique et biométrique avec GPS intégré. 

Plus de 26 200 écoles et 210 000 personnels dans toute la province font actuellement l’objet d’un suivi. Ce système qui vise la transparence et l’efficacité a pour objectif de remédier à un certain nombre de problèmes chroniques : l’absentéisme, avec notamment ces enseignants « fantômes » qui, tout en étant employés par l’État, sont absents depuis très longtemps, le manque d’équipements ou d’infrastructures essentiels, voire les écoles fermées. À tout cela s’ajoute en outre l’absence d’informations fiables et disponibles en temps opportun sur la situation dans les écoles et la présence effective des enseignants.

Les pouvoirs publics ont pris à ce jour des mesures disciplinaires contre 40 000 enseignants absents et 6 000 enseignants fantômes. 

Les données enregistrées par le contrôleur sont transmises en temps réel à un dispositif centralisé. Elles sont ensuite utilisées par le ministère de l’Éducation et de l’Alphabétisation de la province du Sind, qui s’y appuie pour la prise de décisions. 

Ce système de suivi a été mis en place par le projet du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) en faveur du Sind, une opération qui s’étend sur trois ans et soutient les efforts de réforme entrepris par les pouvoirs publics. 


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« Le Système de suivi des écoles du Sind tire profit de la technologie pour assurer un mécanisme de responsabilisation solide et permettre ainsi de résoudre des problèmes de gouvernance chroniques dans le secteur de l’éducation. »

Fazlullah Pechuho

Ancien secrétaire du ministère de l’Éducation et de l’Alphabétisation de la province du Sind

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Les autorités ont été à l’avant-garde de cette initiative et mettent en avant sa grande utilité, à l’instar de Fazlullah Pechuho, ancien secrétaire du ministère de l’Éducation et de l’Alphabétisation de la province du Sind : « Le Système de suivi des écoles du Sind tire profit de la technologie pour assurer un mécanisme de responsabilisation solide et permettre ainsi de résoudre des problèmes de gouvernance chroniques dans le secteur de l’éducation. »

« Avec cette solution modulable, nous pouvons contrôler l’absentéisme des enseignants et le manque d’équipements, ainsi que l’assiduité des élèves et les effectifs. En recevant ces informations directement du terrain, nous sommes en mesure de prendre rapidement les dispositions administratives et stratégiques qui s’imposent. Il s’agit d’une avancée importante pour parvenir à améliorer les résultats éducatifs dans le Sind. » 

Le corps enseignant en reconnaît aussi les avantages. Mohammed Shakeel Siddiqui est employé à l’école primaire de Qureshi : « Ce système permet de lutter contre les enseignants fantômes dont on parle beaucoup dans les médias. On contrôle la présence des enseignants en vérifiant leurs empreintes digitales. C’est un système infaillible et vraiment efficace. » 

Aux yeux des enseignants, la méthode est juste et équitable. 

« Le système rend justice à ceux qui, comme nous, viennent enseigner de manière régulière et il pointe ceux qui ne le font pas », affirme Shaheen Afrooz, qui enseigne l’ourdou dans une école primaire. 

Comme cela est fréquent en matière de réformes, la mise en œuvre de l’initiative n’est pas un long fleuve tranquille. 

Nasr Abbasi, chargé en chef du suivi, explicite les difficultés rencontrées : « Nos contrôleurs de terrain doivent se rendre dans des zones reculées et parcourir parfois jusqu’à 50 kilomètres par mission ; il arrive parfois qu’il y ait des problèmes de sécurité. Les enseignants qui étaient généralement absents ont du mal à accepter le système et ils se sentent en danger à chaque passage des contrôleurs. La mise en place progressive du système dans la province donne lieu néanmoins à une hausse considérable des inscriptions et une baisse des effectifs fictifs. »

En dépit de ces difficultés, l’assiduité accrue des enseignants a déjà des effets notables : « Je travaille bien et je me sens bien à l’école », témoigne Farhana Khan, élève dans un lycée public de Khairpur. « On peut compter sur la présence des profs et ils sont compétents. »

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