Il y a six mois, les pays membres du Groupe de la Banque mondiale ont entériné un plan audacieux visant à mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030 et promouvoir une prospérité partagée. Aujourd’hui, ils ont donné au Groupe de la Banque mondiale le feu vert pour se repositionner afin de mieux s’attaquer à ces objectifs.
« Je suis très reconnaissant du soutien que les gouverneurs nous ont manifesté en approuvant à l’unanimité la stratégie du Groupe de la Banque mondiale », a déclaré son président, Jim Yong Kim. « Pour la première fois de son histoire, notre organisation dispose d’une stratégie qui exploite les atouts de toutes ses composantes — la Banque, l’IFC, dont l’action est axée sur le secteur privé, et la MIGA, qui fournit des services d’assurance contre les risques — et aligne l’ensemble de ses activités sur une mission commune », a-t-il ajouté.
Le Comité du développement — un forum conjoint de la Banque mondiale et du FMI qui fournit des conseils aux deux institutions — a approuvé une nouvelle stratégie du Groupe de la Banque mondiale (a), qui préconise une efficacité accrue des opérations sur le plan des coûts, un accroissement des investissements consacrés au savoir, aux compétences techniques et aux technologies de l’information, et la rupture du compartimentage de l’institution qui aujourd’hui freine la collaboration et le partage des connaissances.
« Nous soutenons ardemment la stratégie du Groupe de la Banque mondiale », a fait savoir le Comité dans un communiqué rendu public le 12 octobre à l’occasion des Assemblées annuelles 2013 de la Banque mondiale et du FMI. « Nous nous félicitons du repositionnement de l’institution consistant à en faire un groupe homogène qui travaille en partenariat avec les secteurs public et privé, contribue à la politique mondiale de développement par le dialogue et l’action, aide ses clients à offrir des solutions de développement bien adaptées et participe à l’élargissement du champ des connaissances sur les méthodes qui donnent de bons résultats en matière de développement », poursuit le communiqué.
Le Comité a insisté sur l’attention particulière qu’il faudrait prêter aux pays et régions les plus touchés par la pauvreté, aux États en situation de fragilité et de conflit, et aux difficultés propres aux petits États.
Il a observé que le taux de pauvreté mondial a certes baissé de moitié depuis 1991, mais les progrès sont très inégaux parmi les pays en développement. Environ la moitié des pays à faible revenu se rangent dans la catégorie des États confrontés à des situations de fragilité et de conflit, et abritent une proportion croissante des populations extrêmement pauvres. La croissance économique s’accompagne d’un creusement des inégalités dans de nombreux pays en développement, et la majorité des pauvres vivent maintenant dans les pays à revenu intermédiaire.
Un rapport rendu public jeudi a révélé que 400 millions d’enfants — soit une personne concernée sur trois — vivent dans l’extrême pauvreté dans le monde. Il ressort également de ce rapport intitulé State of the World’s Poor que dans 35 pays à faible revenu, 100 millions de personnes de plus qu’il y a trente ans vivent dans l’extrême pauvreté — c’est-à-dire avec moins de 1,25 dollar par jour.
« Comment pourrions-nous, en toute bonne conscience, ne pas faire tout notre possible pour sortir ces enfants et leurs familles de l’extrême pauvreté ? », s’est interrogé M. Kim, qui a ajouté : « Ils ne peuvent attendre que leur situation s’améliore lentement. C’est aujourd’hui qu’ils ont besoin de nous. »
Les deux objectifs que s’est fixés le Groupe de la Banque mondiale consistent à éliminer l’extrême pauvreté au niveau mondial d’ici 2030 et accroître les revenus des 40 % les plus pauvres de la population des pays en développement.
Mercredi, dans une interview en ligne accordée à Richard Quest de CNN, M. Kim a déclaré que les pays devront obtenir à nouveau leurs meilleurs résultats des vingt dernières années pour atteindre l’objectif relatif à la pauvreté, ce qui ne serait réaliste que s’ils sont en mesure de ramener l’extrême pauvreté à un taux à seul chiffre durant les sept prochaines années. M. Kim a annoncé un nouvel objectif intermédiaire, qui est de faire reculer la pauvreté de 18 % en 2010 à 9 % en 2020.