ABIDJAN, le 6 décembre 2012 - Après une décennie de crises multiformes, le gouvernement ivoirien a adopté le 28 mars 2012 dernier une stratégie globale de développement à moyen terme, intitulé « Plan National de Développement (PND 2012-2015)», qui devient le cadre de référence de l’action publique, l’objectif principal étant de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Dans ce cadre, le gouvernement ivoirien a sollicité l’appui de la Banque mondiale qui a contribué à mettre en place un groupe consultatif entièrement dédié à la mobilisation de financements extérieurs publics et privés afin de propulser le pays sur la voie de la croissance.
Cette réunion du groupe consultatif, forum international entre les dirigeants ivoiriens et leurs principaux partenaires, fut non seulement l’occasion de souligner les perspectives de développement économique et social qui s’ouvrent à la Côte d’Ivoire mais aussi d’évoquer les défis majeurs auxquels le gouvernement ivoirien est confronté, notamment la consolidation de la paix et la réconciliation nationale, la bonne gouvernance, le renforcement des capacités de l’administration publique et l’amélioration du climat des affaires. La mise en œuvre d’un programme d’investissement autour de puissants moteurs capables d’impulser une dynamique de croissance forte, soutenable, solidaire, créatrice d’emplois et respectueuse de l’environnement passe aussi par le renforcement de la sécurité des biens et des personnes sur le territoire et la consolidation de la stabilité politique et sociale.
Maintenir le cap des réformes
Les partenaires de la Côte d’Ivoire ont également réaffirmé leur engagement à soutenir la mise en œuvre et le financement du PND 2012-2015 en coordonnant et harmonisant leurs interventions. En outre, un mécanisme de suivi de la mise en œuvre des engagements et des flux financiers sera créé dans l’esprit des déclarations de Paris, Accra et Busan sur l’efficacité de l’aide au développement. « La Côte d'ivoire ne sera pas seule dans cette phase critique de son processus de sortie de crise. La Banque mondiale l'y accompagnera avec tous les instruments dont elle dispose", a notamment déclaré Makhtar Diop, vice-président de la région Afrique de la Banque mondiale.
Le PND 2012-2015 s’est fixé pour objectif d’augmenter significativement le taux d’investissement public qui ne constituait que 3% du PIB en moyenne au cours des dix dernières années mais était de 5,3% en 2012. Il devrait atteindre 7,4% en 2013, 9,3% en 2014 et 9,7% en 2015, l’investissement public devant jouer pleinement son rôle de levier de la croissance. Alors que le taux de croissance réel du PIB en 2011 était négatif (-4,7 %), il devrait atteindre 8,6% en 2012 et le Plan National de Développement table sur des taux de 9 % en 2013, puis 10% en moyenne entre 2014 et 2015. Pour atteindre ces objectifs de croissance, un niveau d’investissement global de l’ordre de 11 076 milliards de FCFA (environ 22 milliards de dollars) est cependant nécessaire, dont plus de 8 milliards de dollars ont été promis par les partenaires réunis à Paris.
Reste maintenant à garder le cap des réformes, particulièrement au niveau de la gestion des finances publiques et des principaux secteurs de l’économie (notamment la filière café-cacao), sans oublier l’assainissement du climat des affaires (la Côte d’Ivoire restant en bas de la liste dans l’édition 2013 du rapport Doing Business). Avec l’atteinte en juin 2012 du point d’achèvement de l’initiative pays pauvres très endetté (PPTE) et l’entrée en vigueur de la première phase du Contrat Désendettement Développement (C2D) du gouvernement français, l’avenir semble pourtant prometteur pour la Côte d’Ivoire, la réunion du groupe consultatif en décembre dernier ayant indiscutablement insufflé une nouvelle dynamique au processus de reconstruction post-crise.